Première femme médecin spécialisée en rhumatologie au Tchad, Dr Tcheindah Yetna s’est bâtie au fil du temps une réputation grâce à son savoir-faire et sa forte personnalité. Très discrète sur sa vie privée, la spécialiste n’a qu’un sujet qu’elle aime aborder, sa passion pour cette discipline.
De teint clair, la trentaine revolue, Dr Tcheindah Yetna, est dévouée pour son travail. Elle fait sienne cette maxime d’une ministre tchadienne : « le travail et après le travail, l’indépendance ». Revenue au pays en 2020 après sa spécialisation en rhumatologie à l’Université Cheikh Anta Diop, de Dakar, la jeune médecin intègre le Centre hospitalier universitaire de l’hôpital de référence nationale de N’Djamena où elle consulte une fois par semaine les patients souffrant des pathologies musculaires, tendineuses, osseuses et articulaires. « J’ai exercé pendant une année avant d’être affectée il y’a 4 mois au Centre hospitalier la Renaissance », informe-t-elle.
Son choix pour la rhumatologie comme spécialité, Dr Yetna l’explique par son besoin d’aider son prochain. Aujourd’hui, c’est avec joie que la jeune femme exerce sa profession et côtoie au quotidien des patients qu’elle entend aider coûte que coûte. « Mon travail consiste à consulter tous les jours et prendre en charge toutes ces différentes pathologie et si nécessaire hospitaliser les patients dont le pronostic fonctionnel ou vital est engagé », informe-t-elle.
Une tâche ardue qui s’avère parfois périlleux. « Le rhumatologue fait appel à toute une palette d’examens d’imagerie médicale pour poser un diagnostic : échographie, radiographie, scanner, IRM etc…L’indisponibilité de certains matériels, l’insuffisance du personnel vu que nous ne sommes pas nombreux au Tchad, sont entre autre les problèmes que nous rencontrons. Mais dans l’ensemble, on arrive à assurer», confie-t-elle.
Selon la médecin, bien que la rhumatologie offre plus que des perspectives au Tchad, elle reste un domaine où il y’a encore beaucoup à faire.
« Le Tchad a fortement besoin de rhumatologues. C’est une spécialité très peu connue. Et même connue, elle n’était pas pratiquée avant. Les patients étaient évacués vers d’autres pays et pour ceux qui n’en avaient pas les moyens, c’est une souffrance chronique, un handicap fonctionnel ou pire le décès », ajoute-t-elle.
Elle assure que plus les rhumatologues seront nombreux, plus ils pourront faire de grandes choses pour de nombreux patients qui attendent des soins adéquats dans les hôpitaux.
A ses jeunes sœurs qui veulent suivre ses pas, Docteur Tcheindah Yetna leur conseille : « on peut être femme, et pionnière dans un domaine scientifique! Le secret de la réussite, c’est le travail. Il faut travailler et donner le meilleur de soi-même parce que ce que dans notre métier, nos juges et les meilleurs sont nos patients. Ce n’est que pur bonheur de redonner le sourire à ceux-ci » .
Fakeugnba Kedai Edith
