Le coordonnateur et porte-parole de la Convergence des organisations politiques, Salibou Garba a fustigé le processus de transition en cours et propose une nouvelle approche pour sortir le pays de l’ornière.
Au lendemain de la publication des 20 points de revendication des politico-militaires comme préalables à leur participation au dialogue national inclusif, le coordonnateur et porte-parole de la Convergence des organisations politiques(Cop), Salibou Garba a fustigé ces revendications. « Est-il pertinent d’exiger la refonte des organes de transition comme préalable et en même temps annoncer un remaniement du gouvernement après le dialogue », se demande Salibou Garba qui informe que le document des politico-militaires « ne donne aucune indication sur les éléments qui n’auraient constitué la feuille de route ou le programme de cette transition, si l’on excepte l’évocation du programme démobilisation, désarmement et réinsertion (Ddr) ».
Pour lui, les difficultés actuelles proviennent de la volonté de confiscation du pouvoir par les héritiers du Président ldriss Deby Itno, qui sont selon lui, allergiques à toute perspective d’alternance. « Une telle hantise les conduit (…) à multiplier les manœuvres et calculs de bas étages. Les héritiers du Maréchal et leurs alliés, agissant en véritables apprentis-sorciers, ont ouvert plusieurs boîtes à pandore qu’ils ne pourront pas refermer et qui risquent de les emporter, le Tchad avec », dénonce-t-il.
Le coordonnateur et porte-parole de la Cop ne trouve pas indispensables parce que trop lourdes dans leur fonctionnement et budgétivores de surcroît, les différentes structures constituées ainsi que des « villégiatures jusqu’aux confins du monde », dans le cadre de l’organisation du dialogue. « Le limogeage du Président Goukouni, puis le refus du Qatar d’assurer la médiation ont confirmé nos appréhensions sur l’impératif, pour les tenants du pouvoir, de se départir de leur obstination à tout contrôler, avant, pendant et après le dialogue, leur acharnement à marginaliser toute opinion et sensibilité qui s’écarteraient de cette option », complète le coordonnateur et porte-parole de la Cop.
Pour que cette transition soit apaisée, prévient Salibou Garba, elle doit absolument être inclusive et les actes posés absolument consensuels. « Toute autre approche, (…) est et sera vouée à l’échec, avec des conséquences désastreuses, pour le pays et l’ensemble de la population, acteurs politiques et de la société civile, y compris. Une fuite en avant selon la doctrine « le chien aboie, la caravane passe, serait tout aussi aléatoire », a-t-il prévu.
Le coordonnateur et porte-parole de la Cop demande à la communauté internationale de s’investir plus activement pour que soit convoquée, par les Qataris, une conférence des protagonistes majeurs de la crise tchadienne constitués de la coalition Cmt-Mps-alliés, des politico-militaires, de la véritable opposition politique et de la société civile.
Il reviendra assure Salibou Garba, à ce cadre paritaire équilibré de redéfinir la nouvelle et d’en désigner les principaux animateurs. « Une nouvelle initiative est absolument indispensable pour booster notre transition. L’échec de tout ce qui a été entrepris jusque-là est patent. Un sursaut est absolument indispensable pour ceux qui veulent éviter au Tchad et aux Tchadiens une énième descente aux enfers. Arrêtons les bricolages! Cessons de jouer aux apprentis-sorciers », propose-t-il.
Stanyslas Asnan
