Edito

Pourquoi la route tuera encore

Pourquoi la route tuera encore 1

Légiférer sous le coup de l’émotion a toujours été le propre des politiques démagos.

Ainsi, après le tragique accident sur l’axe Oum-Hadjer – Magalmé la semaine dernière qui a causé la mort d’une trentaine de compatriotes, le ministère des transports après avoir annoncé une enquête, s’est entretenu avec les acteurs du secteur des transports et a décidé ce qui suit: revoir le système de délivrance des documents de transports (permis de conduire, fiche technique et les conditions d’obtention d’agrément, faire un contrôle au départ de tout véhicule sur les lieux d’embarquement prévus le long des trajets, mettre en place un système de contrôle inopiné à l’effet de pénaliser tous les contrevenants sur la législation sur les axes nationaux; exiger la limitation des vitesses maximales des bus selon les endroits en tenant compte des panneaux de signalisation; suivre et évaluer les entreprises agréées pour le transport interurbain des personnes pour une meilleure amélioration des conditions de voyage et de la sécurité routière à travers un comité spécial de normalisation du système des transports; Procéder au retrait d’agrément à toutes les agences de transport qui ne respectent pas leurs obligations; interdire les véhicules dotés des systèmes lumineux modifiés non règlementaire; réactiver la commission nationale de sécurité routière; mettre en place un système de rotation des chauffeurs de bus dans les grandes agglomérations; aménager les aires de repos le long des routes nationales bitumées.

Des mesures salutaires même si elles ne sont pas nouvelles. Et encore faut-il qu’elles soient appliquées parce que les causes de l’accident du 27 février dernier comme celles qui ont suivies sur l’axe Koumra-Sarh démontrent la faiblesse de l’État qui ne sait pas faire respecter les règles. Pour qui se souvient, il y’a seulement dix ans en plein boom des agences de voyages, des chauffeurs étaient positionnés dans presque chaque grande agglomération. Les horaires de départ et d’arrivées étaient connus et il y’a du confort dans les conditions de voyage. La concurrence déloyale, la corruption associée à la dégradation des routes ont fini par faire de chaque voyage à l’intérieur du pays, une épreuve.

Les maux qui minent le secteur des transports sont connus. Ce qui manque, ce sont des agents consciencieux pour obliger les transporteurs à respecter les règles. Non pas qu’ils manquent de bonne volonté mais parce que les transporteurs sont en général des citoyens majuscules de ce pays. Ils seront les premiers à faire pression pour échapper au respect des règles. C’est pourquoi la route tuera encore…

La rédaction