Des défenseurs des droits de l’homme et proches de Sakine Zakaria Adjidei, détenu depuis près de 35 dans une prison au Cameroun sans jugement ont exprimé leur indignation et appellent le président du Conseil militaire de transition de s’impliquer personnellement pour sa libération.
Les faits remontent en décembre 1987, lorsque Sakine Zakaria Adjidei âgé d’à peine 20 ans et 4 de ses concitoyens, partis vendre leurs bœufs à Angaoui, une bourgade au Cameroun étaient arrêtés au retour du marché de bétail d’après leurs proches par les forces de l’ordre camerounaises qui les accuseraient de « coupeurs de route ».
Ils seraient « dépouillés de toutes les recettes avant d’être mis en prison » en dépit, rapporte l’entourage de Sakine Zakaria Adjidei, « témoignages de ceux à qui ils venaient de leur vendre le bétail ».
Aujourd’hui, seul Sakine Zakaria Adjidei est dans les geôles, car certains de ses compagnons de fortune sont décédés en prison alors que se sont évadés. « Adef Bordjo et Yacoub Ali qui faisaient partie des détenus, se seraient évadés, tandis que Kabal Delil et Souleymane Beine seraient morts en détention. Sakine Zakaria Adjidei serait actuellement le seul à rester en détention, sera déporté tour à tour dans les prisons de Maïganga, Ngaoundéré, Tcholéré et détenu aujourd’hui, à Yok0 », précise jean Bosco-Manga.
D’après son entourage, sieur SakineZakaria Adjidei serait depuis toutes ses années de détention un fonds de commerce pour certains responsables pénitentiaires camerounais ainsi que des représentants diplomatiques tchadiens au Cameroun. « On suggérait souvent aux parents de collecter les fonds sous prétexte de le faire libérer mais cela n’a jamais abouti, jusqu’aujourd’hui. Le frère n’aurait aucun dossier judiciaire et serait détenu sans un cadre légal et de manière arbitraire dans les geôles depuis tout ce temps », en dépit, dénonce jean Bosco-Manga, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples.
« e cas de notre compatriote sort de l’ordinaire et dépasse l’entendement. Il est privé de sa liberté depuis plus de trois décennies dans des conditions déplorables. Toute une vie détruite, ruinée par la méchanceté. Il n’a eu droit à aucune procédure judiciaire pour que sa cause », fustige-t-il.
Face à l’indignation, le ministre des affaires étrangères avait dans un Tweet en 2020 écrit près : « le sort de Monsieur Sakine Zakaria AI Djidey, Tchadien, qui serait détenu dans un pays plus de 30 ans nous préoccupe tous. L’Ambassade du Tchad concernée est déjà à pied d’œuvre. En attendant, il serait prudent d’éviter de spéculer sur la cause de sa détention ».
Près de deux ans après, ses proches n’ont pas eu de suites.
Stanyslas Asnan