Le centre d’appareillage et de rééducation de Kabalaye à procédé ce samedi 22 janvier 2022 de 9h à 14 h à une journée portes ouverte ayant but de vulgariser le centre en faisant découvrir au public ses activités.
Crée par l’église catholique après les évènements de 1979 pour venir au secours des victimes de guerres sous le nom « Centre de Prothèse », c’est en 1992 qu’il est rebaptisé ‘‘Centre d’appareillage et de rééducation de Kabalaye (Cark)’’. Il dépend du Secadev, Secours catholique pour le développement et offre les services d’orthopédie (fabrication de techniques de marches à savoir béquilles, tricycles, fauteuils roulants, chaussures etc) et de kinésithérapie. Les deux départements travaillent en étroite collaboration.
Pour le père Raymond Madjiro représentant l’archevêque à la cérémonie, « reconstruire et remettre l’homme Tchadien débout, c’est ce qui a motivé l’église catholique pour ce centre. C’est une manifestation de la solidarité avec les victimes », dit-il.
Selon Mahamat Bodingar, le responsable administratif et financier, «au début, le centre ne prenait en charge que les victimes de guerres et les enfants atteint de la poliomyélite. C’est par la suite qu’il s’est élargi à toute personne souffrant d’un handicap ».
Selon Kemta Kemguerbaye, Dg du Secadev dont dépend le centre, « le Cark bénéficiait des subventions des partenaires comme le Cicr qui assurait 60 % du budget. Mais il y a quelques années, ceux-ci ont estimé que le Tchad devenu pays pétrolier, pouvait se passer de cette aide qu’ils ont réorienté vers d’autres pays plus nécessiteux ». Dès lors, le centre a commencé à fonctionner difficilement et ses ressources ne pouvait pas couvrir ses charges. Mahamat Abdelkerim Amadaye, le représentant du ministre de la santé pour sa part, dit que « le handicap est un réel sujet de préoccupation du gouvernement ». Il souligne au passage que les handicapés constituent 14 % de la population tchadienne, ce qui est énorme d’où l’encouragement des initiatives comme celle du secours catholique à travers le Cark.
Cette journée porte fait suite à une formation en rééducation périnéal, service qui, selon le gynécologue Mahamat Koyalta, n’existe pas encore au Tchad. C’est Dr Déo Ndayishimiyé, un spécialiste venu du Burundi qui a formé le personnel dans ce domaine. Selon les responsables, désormais, les dysfonctionnements du périnée qui gênent les femmes dans leur vécu peuvent être corrigé par les technicien du Cark.
Par ailleurs, les responsables invitent la population à s’approprier de ce centre dont les frais de consultations ne dépassent pas 4000fcfa pour les adultes et 2000fcfa pour les enfants. Quant au gouvernement, il est interpellé. En plus de 40 années d’existence, le centre n’a jamais eu de l’aide de sa part.
Abgué Boukar Christophe