Revue de presse de la semaine du 8 au 14 février 2017
« Remaniement du gouvernement. Les nouveaux ministres », titre à sa Une Le Visionnaire. « A la faveur du décret 051 du 5 février 2017, le gouvernement de Pahimi II du 14 août 2016 a été remanié. L’on note des entrées de taille, mais aussi des départs inattendus ».
« Remaniement et puis quoi ? » s’interroge le confrère Abba Garde. « La configuration de ce qui tient lieu du nouveau gouvernement de Pahimi Padacké Albert n’enchante personne. Ceux qui ont naïvement cru aux rumeurs distillées par les officines du régime Mps que Déby allait enfin former un gouvernement véritablement composé des technocrates, capables d’insuffler une nouvelle dynamique au pays, ont déchanté. Déby a repris les mêmes incompétents pour constituer cette équipe qu’il a mis à la disposition de son PM. Quelques rares révélations se retrouvent dans ce lifting ».
« Pahimi Padacké Albert met en place le gouvernement du sur place » informe le Trimensuel Al-akhbar. « Le microcosme politique et les observateurs n’ont pas été surpris le dimanche 5 février 2017 lorsque le secrétaire général du gouvernement annonçait un nouveau gouvernement. Les 29 ministres ainsi que les dix secrétaires d’états ont du pain sur la planche. Pahimi a, en cinq mois et demi dressé le pays contre lui. La mayonnaise prendra-t-elle avec ce énième gouvernement ? ». « Un changement sans rien changer », observe l’hebdomadaire Le Pays. « Le remaniement attendu a eu lieu le 5 février 2017. Avec huit entrées pour huit départs, la nouvelle équipe du Premier ministre, Pahimi Padacké Albert n’inspire pas de changement majeur avec des défis qui pourtant restent intacts. La plus imminente est la reprise de la grève suspendue par la plateforme syndicale d’ici le 13 février ». Le Pays d’ajouter : « La Fédération tchadienne de football fête le départ de Betel Miarom ». « Ambiance inhabituellement joyeuse le lundi 6 février au siège de la fédération tchadienne de football. On ne célèbre pas la victoire de nos voisins camerounais à la coupe d’Afrique des nations. On célèbre plutôt l’éviction du ministre de la jeunesse et des sports, Betel Miarom, en guerre depuis plusieurs mois avec le bureau de la fédération » , poursuit le confrère.
« Les voleurs, un peuple !!! », s’exclame Al-akhbar. « Pour un peuple opprimé, des voleurs se sont entendus. Le premier ministre Pahimi Padacké Albert et le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi Joseph font la loi pour voler en règle. Ces rapetous se partagent les dividendes, par une loi de finances 2017, sur l’impôt de capitation. Les recettes prévues sur le sel, le néré, le fagot, et d’autres produits du terroir qui permettent aux exclus de survivre sont à eux. Mais Kabadi, sa bande et Pahimi ne veulent que l’argent et rien d’autre. Ils nous ont tout pris et ils en demandent plus. Où s’arrêtera leur boulimie ? Eux qui prennent Idriss Déby Itno comme le nettoyeur de leur merde », mentionne le confrère dans ses colonnes.
« IDI fait son talk-show traditionnel », indique N’Djamena Bi-Hebdo. « De son retour du 28ème sommet de l’Union africaine (Ua), le chef de l’Etat, Déby a donné une conférence de presse le 2 février dans son palais pour éclairer la presse locale et internationale sur quelques points ».
« De l’apatride et la culture de la haine », objecte l’éditorialiste Le Pays. « Jeudi 2 février, au cours d’une conférence de presse, sans doute inspirée par l’euphorie de la victoire du candidat du Tchad à la présidence de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, le chef de l’Etat a entretenu, une partie de la presse sur plusieurs sujets. Au-delà de la présidence en exercice de l’Union Africaine qu’il a assumé pendant un an et de l’élection du diplomate tchadien, deux déclarations du chef de l’Etat sur l’état de la nation ont attiré notre attention ». En répondant à une question, Idriss Déby Itno a dit ceci : « La campagne pour la présidentielle de 2016 a montré une nette division du pays. La haine qu’on cultive dans les journaux et les radios. Ce que les tchadiens se disent entre eux sur facebook n’est pas rassurant. Plus loin, il ajoute : « J’ai lu sur les réseaux sociaux certains compatriotes appeler les chefs d’Etats Africaines à ne pas voter Moussa Faki Mahamat. Et ce sont des Tchadiens. C’est des apatrides ces gens-là. Il n’y a rien à voir entre la personne d’Idriss Déby et la candidature d’un cadre tchadien dans une institution Africaine. Au lieu d’être fiers, ces mercenaires à la solde de je ne sais quel officine ont véhiculé un discours qui n’a pas été suivi par les chefs d’Etats qui ont choisi le meilleur candidat », raconte-t-il.
Mais pour l’éditorialiste «Ce qui a divisé le Tchad et les tchadiens a un nom : C’est l’injustice sociale. Le Tchad est un patrimoine commun. Lorsque pour des raisons politiques l’on écarte le meilleur au profit du parent ou du militant; lorsque, au nom de la politique, le pauvre, la veuve et l’orphelin ne peuvent aspirer à la justice; lorsque le jeune ne peut avoir confiance en son pays pour se réaliser, la tentation est là. Celle de ne pas se sentir concerné par les affaires de sa terre natale. Ce n’est pas de l’apatridie, moins encore du mercenariat. C’est l’attitude d’un enfant qui demande à être considéré comme membre à part entière de la famille tchadienne.
La nation se construit, le ciment est l’égalité de tous devant la loi et les opportunités qu’offre la terre des ancêtres. C’est sans doute ce qui a manqué depuis que les Tchadiens ont commencé à s’entretuer et cela date de 1963. Différentes révolutions armées ont prétendu le combattre mais le constat est là: échec sur toute la ligne. C’est ce qu’il faut œuvrer à corriger. Il n’est pas tard ».
« Le plan secret de l’Agence nationale de sécurité (ANS) », raconte Abba Garde. « Nos sources sont claires ! Les habitudes sont têtues ! Après une réunion d’une quarantaine de minute avec son staff, le Directeur de l’ANS, griffonne quelques lignes sur son bloc note argenté et quitte précipitamment la salle. L’opération ‘’alfakhakh’’ (pièges) est bien ficelée et documentée. Sa mise en œuvre commence. Première victime, Dobian Assingar du Meci ». « Pourquoi a-t-on cloué le Meci ? », s’interroge le confrère N’Djamena Bi-Hebdo. « Les idées sont la lumière de l’humanité. Elles sont la seule énergie qui conditionne son progrès, et qui l’aura propulsée à sa hauteur actuelle, seule celles et ceux soucieux d’entretenir les ténèbres s’en constituent ennemis : les ennemis du progrès ».
« Affaire Ibni, ‘’Un crime d’Etat, couvert par la raison d’Etat », expose N’Djamena Bi-Hebdo. « Qu’est devenu Ibni Oumar Mahamat Saleh ? Le leader du Parti pour les libertés et la démocratie (PLD) n’a plus donné signe de vie depuis que des militaires sont venus le cueillir chez lui, le 3 février 2008. Si son parti a décidé de reporter d’une semaine la commémoration du neuvième anniversaire de sa disparition, la Fondation Gabriel Péri s’est posée la question lors d’une conférence le samedi 4 février à Paris ».
« Peur sur la ville de Moundou », raconte Al-akhbar. « Une vague de terreur déferle sur Moundou. Une chape de plomb recouvre cette ville d’habitude si bruyante. Les habitués des nuits blanches ont déserté les endroits des festivités nocturnes de peur de croiser le chemin des policiers et gendarmes qui frappent sur tout ce qui bouge. Les patrouilles qui parcourent les artères de la villes sont redoutés par tous ». « Moundou et son maire dans la terreur », ajoute N’Djamena Bi-Hebdo. « Depuis les vrais résultats de la présidentielle d’avril dernier selon lesquels le maire de Moundou, Laoukein Kourayo Médard a battu à plate-couture le président-fondateur du Mps dans le Logone occidental, le retour de la manivelle se fait sentir ».
« Université de N’Djamena. Les cours reprennent dans le calvaire » rapporte Abba Garde. « Les enseignants et étudiants ont repris le chemin des facultés après une longue période de grève. Un mois après cette reprise provisoire, les conditions ne sont pas vraiment réunies. Etudiants, enseignants, administrateurs et personnel d’appui se débrouillent chacun avec ses moyens de bord ».
« Demain la grève » déclare Le Pays. « Suspendue le 11 janvier 2017 pour 30 jours par la plateforme syndicale revendicative afin de permettre au gouvernement de dialoguer, la grève risque de reprendre. Sur le terrain de négociation, l’espoir d’une nouvelle trêve est mince. Ce qui laisse présager la reconduction d’une éventuelle grève dans les services publics ».
Djimnayel Ngarlenan