« L’Afrique a besoin des villes moins chères, mieux desservies et plus vivables »
Le nouveau rapport sur l’urbanisation en Afrique : « La croissance passe par l’amélioration de la vie des habitants et des entreprises dans les villes » a été présenté ce jeudi 9 février 2017 dans la salle de conférence de la Banque mondiale à N’Djamena.
A cette occasion les intervenants ont présenté le rapport et échangé simultanément avec les journalistes tchadiens (N’Djamena), sénégalais (Dakar), ivoiriens (Abidjan) sur les questions de retards du développement des villes africaines.
Le rapport compare le processus d’urbanisation en Afrique à celui observé auparavant dans d’autres régions en développement et montre qu’il ne s’accompagne pas des mêmes niveaux de revenus. Ainsi, quand les régions du Moyen-Orient/Afrique du Nord et de l’Asie de l’Est/Pacifique ont atteint un taux d’urbanisation de 40% (soit la proportion de citadins que compte actuellement l’Afrique), leur PIB par habitant (mesuré en dollars constants de 2005) s’élevait respectivement à 1800 dollars (en 1968) et 3600 dollars (en 1994). En Afrique, il se situe à 1000 dollars seulement. Par conséquent, chaque dollar d’argent public investi dans les villes doit l’être dans le souci d’efficacité maximum, tandis qu’il faut également mobiliser autant que possible d’autres sources de financement, auprès du secteur privé comme des partenaires internationaux et de la population.
« L’Afrique a besoin des villes moins chères, mieux desservies et plus vivables », indique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Il est essentiel d’améliorer les bénéfices économiques et sociaux qui découlent de l’urbanisation, car la clé de la transformation des économies africaines réside notamment dans un développement urbain mieux maitrisé », poursuit-il.
Beaucoup de problèmes empêchent le développement urbain des villes africaines notamment le manque de logement des ménages, le manque de système de transport public, de régularisation des marchés fonciers, des politiques efficaces d’aménagement urbain, de la sécurité urbaine et des quartiers précaires des villes, les droits de propriété ne sont pas clarifiés…
La population urbaine en Afrique s’élève actuellement à 472 millions d’habitants, mais elle va doubler au cours des vingt-cinq prochaines années, pour atteindre un milliard d’habitants en 2040. Et, 2025, les villes africaines abriteront 187 millions d’habitants supplémentaires, soit l’équivalent de la population actuelle au Nigéria. Ce rapport fait mention de 64 villes africaines.
Djimnayel Ngarlenan