Sur le plan socio-culturel, les Évêques assurent que le système éducatif tchadien est malade. « L’effondrement de ce système éducatif a pour conséquence une baisse de niveau généralisée. L’avenir de nombreux enfants est hypothéqué. Un enfant né au Tchad ne peut espérer atteindre que 30% de son potentiel productif au cours de sa vie en raison d’une éducation inadéquate et de problèmes de santé », notent les évêques qui pointent aussi du doigt le phénomène du trafic et l’exploitation des enfants qui, selon eux, montrent que certains compatriotes considèrent les autres comme des objets et non des semblables.
« Sur le marché du travail, l‘Etat peine à créer de l’emploi pour absorber les jeunes diplômés. C’est ce qui explique la révolte de certains jeunes et plonge d’autres dans le désespoir, les obligeant à se lancer dans la consommation abusive d’alcool, de la drogue et autres stupéfiants ou à s’adonner au vol, au viol et à la prostitution », fustige le clergé catholique qui note que cette situation pousse certains jeunes à aller en aventure où ils sont victimes de l’extrémisme violent ou réduits en esclavage dans les champs miniers et autres travaux indignes pour chercher à subsister.
La situation des diplômés sans emploi et des retraités
Si les autorités font semblant de dire dans les discours officiels que la situation précaire du Tchadien est sous contrôle, les évêques dénoncent des conditions de vie difficiles. « Pendant qu’un bon nombre de concitoyens espèrent en vain leur intégration à la fonction publique, d’autres sont propulsés aux échelons de la fonction publique sans tenir compte des critères de compétence et d’expérience. Le paiement irrégulier des pensions des retraités et des bourses des étudiants aggrave la crise sociale que traverse notre pays », précisent les évêques qui constatent que la précarité de la vie se ressent partout.
Asnan Stanyslas
