« Je soussigné Yerima Oumarou Bakari Bello, demeurant à Malboum dans le canton Malboum, sous-préfecture rurale de Guelendeng reconnais avoir confié le nommé Gazizou Badama à Monsieur Hono Borgou Darga pour le gardiennage de ses animaux au nord du Tchad. En foi de quoi, la présente autorisation lui est délivrée pour servir et valoir ce que de droit ». Ce sont les termes d’un acte de vente d’un enfant conclu le 13 novembre dernier à Guelendeng.
Un énième épisode de ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur ces dernières années au Tchad. Des enfants vendus parfois par leurs parents biologiques, parfois par leurs tuteurs pour le gardiennage des animaux au nord du pays.
Malgré l’indignation de la société et les plaintes des défenseurs des droits de l’homme, les responsables, très souvent des hauts gardés de l’armée mais aussi des parents des victimes n’ont jamais été inquiétés et le phénomène va crescendo.
Nos efforts pour joindre le témoin Yerima Oumarou Bakari Bello qui a délivré en même temps cet acte de vente intitulé « contrat de prestation de services » ont été vains. Le tuteur lui, le sieur Hono Borgou Darga que nous avons pu joindre au téléphone nous a raccroché au nez après la présentation.
Stanyslas Asnan
