Les avocats de Dr Tom Erdimi, neveu de l’ancien président Idriss Déby Itno disparu sur le sol égyptien ont annoncé saisir le Comité des droits de l’hommes des Nations-Unies. Ils entendent la saisine d’autres instances internationales pour que lumière soit faite sur cette disparition forcée.
Plus d’un an après sa disparition, aucun membre de sa famille n’a de ses nouvelles et ni son pays d’accueil et ni même son pays d’origine n’ont communiqué sur son cas. Un silence complice selon ses deux avocats Me Frédéric Nanadjingué et Me Daïnonet Frédéric qui annoncent la saisine du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies. « Au départ, Dr Tom Edirmi échangeait avec un seul contact familial mais cette possibilité qui lui a été accordée a été retirée. C’est ainsi que la famille a entrepris plusieurs démarches tant auprès des autorités tchadiennes qu’égyptiennes mais elles ont été vaines », explique Me Frédéric Nanadjingué.
Pour lui, si on reprochait à son client d’avoir commis des infractions, l’Egypte qui est un pays de droit devrait enclencher des procédures judiciaires pour des poursuites. « Cela ne serait pas une disparition forcée mais plutôt une arrestation au vu des infractions qui devraient être relevées. Mais ce qui s’est passé,.n’est rien d’autre qu’une sorte d’omerta totale », regrette l’avocat qui estime que les attitudes des gouvernements tchadien et égyptien sont en port-à-faut avec l’article 7 du statut de Rome de la Cpi.
Face à cette disparition problématique, note Me Frédéric Nanadjingué, l’Etat tchadien devrait ménager aucun effort pour des recherches afin de connaitre la situation exacte de son citoyen. Dr Tom Erdimi s’est enregistré selon son avocat en tant que réfugié au Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (Unhcr) et sa sécurité incombe à l’Etat égyptien. « Le fait pour Dr Tom Erdimi d’avoir un statut de réfugié ne lui enlève pas sa qualité de tchadien, sa nationalité », complète-t-il.
Son confrère Me Daïnonet Frédéric appelle les autorités à faire la lumière sur cette affaire en cette période cruciale de réconciliation des filles et fils du du Tchad. « Nous sommes dans un contexte assez exceptionnel avec à la clé un certain nombre d’événement pour conduire à la stabilisation de notre pays. Dans ce genre de contexte, il est étonnant qu’il n’y est aucune réaction du gouvernement face à une disparition forcée de son citoyen », a-t-il renchéri.
Dans les jours à venir, les avocats Dr Tom Erdimi entendent saisir le comité des droits de l’homme de l’Union Africaine et la chargée des droits de l’homme de l’Onu au Tchad. « Nous allons multiplier toutes ces saisines pour que la situation soit tirée au clair. Une personne comme Dr Tom ne peut pas disparaitre à la veille des différentes concertations que nous estimons majeures pour la réconciliation des Tchadiens », ajoute Me Daïnonet Frédéric pour qui, il est inimaginable d’envisager des concertations pour la refondation du Tchad sans son client et sans même que les citoyens dans leur ensemble ne soient pas à l’abri des violations de leurs droits.
Stanyslas Asnan