La marche pacifique prévue par la plate-forme citoyenne Wakit Tama pour ce samedi 2 octobre 2021, pour réclamer entre autre la justice et l’inclusion au Tchad, a été sévèrement dispersée dès l’entame par les force de l’ordre et de sécurité.
La mobilisation était de taille. Tôt le matin à 6h, les marcheurs venus des différents quartiers de N’Djamena affluent vers le point de départ de la marche : le rond-point à double voies. Ils sont munis des banderoles, tracts, sifflets et des drapeaux.
Pendant ce temps, les forces de l’ordre étaient déjà déployés sur les lieux et par endroit sur l’itinéraire ou encore devant le siège du parti des transformateurs où une partie des marcheurs était invité pour les dernières consignes. Les coups de sifflets entremêlés aux youyous et les klaxons d’engins font monter la pression. La foule composée majoritairement des jeunes, entonnant la Tchadienne se met en file indienne en direction du rond-point du pont à double voies.
« Nous sommes très fier de sortir massivement. Marchons de double voies jusqu’à qu’au stade Idriss Mahamat Ouya pour la justice. Mais attention ! il y aura des intimidations. Surtout, ne courez pas et ne perdez pas votre sang froid. Peuple Tchadien, débout pour ta liberté », lance l’un des jeunes qui encadrent la marche. A peine terminé son discours, c’est le sauve qui peut. Une pluie des grenades lacrymogènes s’abat sur la foule. Les jeunes chargés d’encadrer la marche tentent de convaincre les marcheurs à rester soudés et ne pas fuir, en vain. Certains se réfugient à l’intérieur des concessions voisines, d’autres prennent la poudre d’escampette.
Les forces de l’ordre deviennent les seuls maitres des lieux. Le rond-point à doubles voies et l’espace vide devant le siège du parti des transformateurs sont occupés par les voitures des forces de l’ordre. Les marcheurs qui n’entendent pas baisser les bras, jouent au cache-cache avec les forces de l’ordre, les harcelant dans les ruelles aux alentours.
Pour le porte-parole des professionnels de l’éducation en intense d’intégration, Nelzika Emmanuel qui a ordonné à tous les professionnels de l’éducation à se joindre à la marche de Wakit Tama reconnait que si les forces de l’ordre ne dispersaient pas la marche, il y aura foule. « Aujourd’hui, les Tchadiens ont montré par leur présence qu’ils ont soif de la justice. Les marcheurs étaient vraiment déterminés ».
Miguerta Djiraingué