La rentrée des classes n’a pas eu lieu
L’appel à la reprise des cours lancé par le Ministre de l’éducation nationale et de la promotion civique, Ahmat Khazali Mahamat Acyl pour le mardi 3 janvier 2017 n’a pas eu écho favorable dans les grands établissements publics de la capitale.
Il est 10 heures. Au lycée Félix Eboué et au lycée Technique commercial, les cours sont vides. Pas d’engouement. Une dizaine d’enseignants conversent devant l’administration. Certains, sur leurs motos, d’autres sur des bancs. Un enseignant furieux, s’énerve pour le retard de salaire. « On nous dit que le salaire de décembre est passé, pourtant, il y a rien ! Arrivé à la banque, j’ai juste fais un découvert », explique-t-il aux autres. Selon le proviseur du lycée Félix Eboué, Service Moundou Harang, l’administration est prête. Les portes sont ouvertes, les salles ont été nettoyées et les listes des élèves affichées devant les salles de classes pour les orienter. Les enseignants sont là, malheureusement quelques élèves seulement sont venus pour observer la reprise mais sans tenue. « L’éducation est une machine lourde. Quand on veut démarrer, il faut que ça tourne avant de se lancer », déclare-t-il.
Au lycée d’Amtoukoui, les listes sont affichées devant les salles de classes qui sont toujours fermées. La cour est vide. Le proviseur, les censeurs et surveillants veuillent aux inscriptions et réinscriptions de quelques élèves. « Techniquement, le lycée a fait des mises à jour. Le corps enseignant et le staff administratif sont là, quelques élèves sont venus avant de repartir. On devrait en principe démarrer mais malheureusement les élèves étaient arrivés sans tenues donc on ne devrait pas les mettre en salle. Ce qui a fait qu’ils ont trainé les pas dans la cour et sont partis », explique le proviseur Adoumadji Josias.
Au Lycée d’Habbena, la cour est déserte, les portes des salles de classes sont hermétiquement fermées. Devant le bureau du proviseur, quelques enseignants discutent autour du salaire tout en se réchauffant aux rayons du soleil. A l’intérieur du bureau, quelques nettoyages s’effectuent. Pour madame le proviseur, Habiba Idriss, « quelques élèves sont venues le matin juste pour observer s’il y a réellement la reprise des cours. Les enseignants par contre sont là mais le climat ne les permet pas de dispenser les cours». Au moment de l’entretien avec le proviseur, un enseignant arrive et informe au proviseur que le salaire est passé et il y’a moins de gens donc elle doit se dépêcher pour la banque. Au lycée de Gassi, l’atmosphère est le même.
Dans ces établissements, les tableaux ont été noircis, les bancs sont retouchés, les inscriptions et réinscriptions continuent. Pour certains chefs d’établissements, d’ici 24 heures tout va entrer dans l’ordre.
Djimnayel Ngarlenan et Ganguenon Patricia