En cette période pluviale, les bassins de rétention d’eaux sont devenus des stations de lavage par des jeunes désoeuvrés. Malgré l’interdiction de cette activité par les agents de la mairie, ces jeunes disent être en quête de quoi survivre.
Sur l’avenue 10 octobre de N’Djamena, plusieurs jeunes, la vingtaine environ, accourent dès qu’une moto ou une voiture ralenti. Ils se bousculent chacun voulant être lepremier à négocier le lavage. Pendant ce temps, les autres sont entrain de laver les motos. Djigam un des laveurs explique les raisons de sa présence sur ces lieux. « je viens tous les matins travailler pour gagner un peu d’argent. Je ne peux pas croiser les bras ». Ils sont nombreux au bord de ce bassin à laver les rares véhicules qui s’arrêtent. « Si je suis chanceux, je peux laver deux à trois motos par jour vu que nous sommes nombreux, ce n’est pas évident » explique pour sa part Brahim.
Dans cette station de lavage, les prix varient en fonction des engins, mais surtout de la négociation. Les motos sont lavées à 300f ou 250f et les voitures à 500f ou à 1000 f. Pas des moindres, cette activité permet à Nasser de gagner le minimum pour sa journée. « Au lieu d’aller voler et se faire emprisonner ou bastonner, je préfère me débrouiller ici. Parfois je gagne 700f ou 1000f selon ma chance », explique-t-il.
C’est sur le qui-vive que ces jeunes travaillent au bord de ce bassin de rétention d’eau, les agents de la mairie débarquent de temps en temps pour les empêcher de travailler. «Des fois quand on voit les agents de mairie arrivés, de peur d’être arrêtés, on prend la fuite et les engins sont saisis, transportés pour la mairie du 7eme arrondissement. C’est là-bas que les propriétaires vont récupérer », revèle un autre laveur.
On trouve des stations de lavage pareilles à travers la ville. A Walia dans le 9eme arrondissement, à Diguel dans le 8eme arrondissement, ces stations de lavage circonstanciels sont visibles.
Ndjondang Madeleine
