L’actualité de cette semaine nous a servi pleins de leçons sur l’importance pour les hommes de se parler en cas de conflit (qui reste inévitable dans toute société humaine). La première est venue des rives de l’Oubangui où les autorités ont adopté un ton conciliant après l’attaque par les forces centrafricaines d’un poste avancé de l’armée tchadienne. Alors que N’Djaména menaçait de représailles, Bangui a tout fait pour forcer les portes du dialogue se faisant aider par des pays amis (Lire nos indiscrets) pour éviter l’escalade. A l’heure où ces lignes sont écrites, le risque d’un conflit armé est éloigné. Place sera fait aux diplomates et experts pour déterminer les responsabilités dans cet incident et ensuite proposer des pistes de solution pour mieux surveiller la frontière entre les deux pays, longue de plus de 1000 kilomètres et officiellement fermée depuis 2014. Les Centrafricains insistent depuis plusieurs années pour sa réouverture sans avoir eu une oreille attentive auprès du Maréchal Idriss Déby Itno. Auront-ils peut-être un peu de chance avec le fils ?
Mahamat Idriss Déby et le Conseil militaire de transition semblent avoir pris goût depuis quelques semaines au dialogue et à la concertation. Y sont-ils contraints par la pression de la communauté internationale ? Toujours est-il que depuis qu’il a rangé les camions à eau et les lances-grandes, une relative accalmie s’est installée et de bonnes sources, le Cmt conseil est entrain de remporter la première manche : s’imposer comme le pouvoir en place. Et c’est dans cette dynamique que doit se poursuivre la conduite de la transition allant de la mise en place du Conseil National de Transition à l’organisation du dialogue national qui gagnerait à éviter de ressembler aux fameux fora nationaux inclusif qui ne l’étaient que de nom. Le Cmt s’il est sincère comme l’a martelé son président il y’a encore quelques jours doit s’émonder de certaines pratiques du précédent régime pour pouvoir préparer le Tchad de demain.
Il doit pour cela être rigoureux dans la représentativité et large en matière d’écoute pour que les méprisés et autres oubliés d’hier puissent s’exprimer et surtout avoir leur place à cette grande table qu’est la mère patrie.
Ce faisant, il entrera dans l’histoire pour avoir réussi à rassembler (enfin) les fils du Tchad de manière équitable en droit et en devoir. Chose plus facile à dire qu’à faire. Mais à cœur vaillant rien d’impossible. Surtout quand on a la foi d’un bâtisseur.
La Rédaction