Dans une lettre adressée au Premier Ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, le secrétaire national du parti Un Nouveau Jour Dr Nasra Djimasngar dénonce l’exclusion de la société civile dans le gouvernement de transition et estime que la formation du gouvernement du 2 mai dernier est faite de manière calamiteuse. Nous vous publions un extensio cette lettre.
Depuis l’indépendance du Tchad à nos jours, les Tchadiens n’ont jamais été à la croisée des chemins de leur histoire commune comme aujourd’hui. A la croisée des chemins, le voyageur a le devoir de sagesse, de prudence et de lucidité pour ne pas emprunter un chemin qui le mènera à une destination inconnue, non voulue. Nous avons, en tant que peuple, l’occasion toute indiquée, avec la mort tragique du Président Idriss Déby Itno, de réécrire l’histoire de notre pays sur une tablette d’or.
En tant que Premier Ministre de la transition, vous êtes un acteur majeur, sinon principal autour de qui tout se joue. C’est pourquoi le Parti Un Nouveau Jour vient par cette présente attirer votre attention sur ce rôle que vous avez à jouer. Si vous le jouer bien, en toute transparence et lucidité, dans un esprit de sincérité tourné vers un avenir meilleur, l’histoire le retiendra pour vous. Auquel cas, vous entrerez dans l’histoire par un détour sombre et scabreux.
La formation de votre gouvernement a été faite de manière calamiteuse. Tous les Tchadiens attendaient de voir un gouvernement d’unité nationale qui travaillera pour les mener vers un dialogue inclusif pour une refondation de la nation après plus de trente ans de politique d’exclusion. Malheureusement, tout un pan de la population a été délaissé, à savoir la société civile qui est aujourd’hui le porte-voix de la majorité du peuple.
Nous avons encore des appréhensions sur deux points :
– Nous nous inquiétons que la mise en place du Conseil National de Transition, cet organe législatif, se fasse sur le même modèle du gouvernement où vous attribuerez des quotas à certains partis politiques sur la base de leur appartenance à l’Assemblée Nationale. C’est pourquoi, nous saisissons l’occasion, avant qu’il ne soit trop tard, d’attirer votre attention et celle du Cmt sur cette question. Nous disons non à une telle répartition car la volonté exprimée par le peuple tchadien en 2011 n’est plus la même aujourd’hui. Un tel comportement sera considéré comme un partage donc contreproductif. Nous vous demandons de tenir compte de toutes les couches sociales qui doivent être représentées dans cet organe de la transition pour respecter la couleur nationale. Une cooptation clientéliste sera combattue.
– Le deuxième point porte sur le dialogue national en vue. Ce dialogue sera un rendez-vous historique pour un tournant patriotique. Nous refusons que des individus aux agendas cyniques et cachés ne prennent en otage le peuple tchadien dans l’organisation de cette assise. La transparence dans la détermination des sujets à débattre et la désignation des personnalités devant y prendre part sont des exigences populaires. Le Ministre en charge du dialogue et de la réconciliation nationale est interpelé à cette fin et vous devez y veiller.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, nous reviendrons vers vous avec des propositions concrètes en vue d’un dialogue réellement inclusif appelé de tous les vœux par le peuple tchadien.
Veuillez croire, Monsieur le Premier Ministre de la transition, en l’expression de nos considérations distinguées.