Des centaines de personnes sont descendues dans la rue ce mardi 27 avril 2021 pour répondre à l’appel à la marche lancé par la plateforme « Wakit Tama » pour exiger la dissolution du Conseil Militaire de Transition. Le bilan à mi-journée donne deux morts et une vingtaine de blessés dont 5 graves.
Dès 5 heures du matin, des premiers tirs de grenades lacrymogènes ont réveillé de nombreux habitants de N’Djaména, la capitale tchadienne. Face à des tirs sporadiques et à la réponse de plus en plus violente de la police, des manifestants ont érigé des barricades dans plusieurs rues. Des tirs qui vont retentir tout au long de la matinée à Mousal dans le 6ème arrondissement, Habbéna, Gassi et Chagoua dans le 7ème et Walia dans le 9ème où la situation était tendue.
D’un côté des manifestants munis des cailloux et de l’autre des éléments de la police antiémeute et des militaires s’affrontaient. Ces manifestants dénoncent un coup d’Etat constitutionnel et la position partisane de la France.
Pour François Djékombé, président du Parti Union Sacrée pour la République (Uspr), membre de la plateforme Wakit Tama, les militaires se sont emparés du pouvoir par la force et il faudrait donc un consensus pour trouver un gouvernement d’union nationale de transition. « Nous ne reconnaissons pas la légitimité du Cmt », précise-t-il.
Il estime en outre que la désignation de Pahimi Padacké Albert, le dernier Premier ministre du défunt président Idriss Déby Itno par le Conseil Militaire de Transition n’est pas une solution.
Des slogans anti français ont été entendus des manifestants ont tenté de saccager une station-service appartenant à Total un groupe français. La police qui faisait jusque-là usages des grenades lacrymogènes a tiré des balles réelles. Au moins trois personnes ont été tués et une vingtaine d’autres blessées.
En milieu de journée, la situation était plutôt calme. Les traces des affrontements de la matinée étaient visibles.
Stanyslas Asnan