Des journées pour sauver l’école tchadienne peu suivies
L’opération « sauvons notre école »lancée par le collectif des jeunes « ça doit changer» du 13 au 14 décembre 2016, est peu suivie dans les établissements publics de la capitale. Il est 8h05mn, sous un vent léger, nous nous rendons dans les différents établissements primaires et secondaires publics de la ville de N’Djamena.
Dans ces établissements, les cours sont en partie vides. Les enfants arpentent les murs, les couloirs et les salles sont hermétiquement fermés. Quelques rares établissements abritent des prestataires de services (privés) comme au lycée Félix Eboué. Par contre, au lycée d’Amtoukoui, un seul élève était présent.
Si les élèves et parents n’ont pas suivi le mot d’ordre du collectif dans la quasi-totalité des établissements, ceux de Walia dans le 9ème arrondissement, Gassi et Abena dans le 7ème ont osé. Les élèves de ces trois lycées ont surmonté la peur d’être arrêtés par la police. Ce matin, ils étaient quelques dizaines à se grouper dans la cour du Lycée de Walia. La présence de la police à l’entrée ne les a pas empêchés pour exprimer leur ras- le- bol face à cette situation d’arrêt de cours qui ne fait que perdurer. Les membres du comité d’organisation, venus se relaient sur le terrain du basket-ball pour les haranguer. « Vous êtes l’avenir de ce pays, il est inadmissible que vous perdiez toute une année scolaire à la maison, réagissez, réclamez vos droits », tonne Mbaïramadji Désiré, Président du comité d’organisation. « Soyons responsables, ne donnons pas l’occasion aux forces de l’ordre de nous brutaliser », calme les élèves dont la majorité porte un sifflet, déterminés à marcher sur le goudron. Avant de se séparer sous le regard des policiers, ils se sont donné rendez-vous pour le 14 décembre, le deuxième jour retenu pour la suite de la manifestation. « Cette première journée a été une réussite malgré la peur qui a gagné certains élèves.La sensibilisation continue, j’espère qu’ils seront plus nombreux demain à sortir » espère-t-il.
Mbairam Koularambaye et Guidjindandi Djono