Le promoteur culturel et écrivain tchadien, Nocky Djedanoum adresse une lettre aux dirigeants et leaders africains à l’occasion de 34ème sommet de l’Union Africaine ce mardi 2 février 2021.
Cette lettre s’inscrit dans le cadre du 34ème sommet de l’Union Africaine prévu les 6 et 7 février 2021 à N’Djamena sous le thème « art, culture et patrimoine : un levier pour construire l’Afrique que nous voulons ».
Selon Nocky Djedanoum, les gouvernements africains et les partenaires au développement doivent accorder peu de valeur à la culture, « en tant que promoteur culturel et écrivain, je me réjouis du choix de ce thème, d’autant plus que le monde de la culture, dans une grande majorité des pays africains, apparait comme un parent pauvre des priorités gouvernementales. Le secteur privé et les partenaires au développement n’y accordent pas non plus d’une grande importance », écrit-il.
« D’une manière générale, les écrivains et les artistes sont abandonnés à eux-mêmes. Rares sont celles et ceux qui bénéficient d’une aide à la création de leur pays. Et quand celle-ci arrive, elle provient plutôt des institutions étrangères comme les instituts français qui sont au nombre de 26 en Afrique ou encore les Goethe instituts qui soutiennent des projets grâce à leur fonds international de coproduction et il y a aussi des fonds du programme Acp-Ue qui appuient les industries culturelles et créatives des pays Afrique-Caraïbe-Pacifique », poursuit-il.
S’inquiétant du traitement qu’accorde aux institutions africains, les institutions sous régionales, l’auteur se pose la question relatif à la contribution de l’Union Africaine et les organisations sous régionales à la culture. Pourquoi les organisations sous régionales n’incluent-elle pas la culture dans leurs programmes d’activités ?
Selon le promoteur Nocky Djedanoum, « quand on observe de près les organigrammes des organisations sous régionale sont dotées d’une division des affaires culturelles. Or, à la Bad la culture est rattachée au département genre. Même son de cloche à l’Union Africaine où la culture est noyée dans le département des affaires sociales aux multiples missions : santé, travail, emploi, migration, développement social, contrôle drogue, prévention du crime, sport et enfin culture », déplore-t-il. Il illustre sa lettre par un extrait du livre de l’éminent historien Burkinabé Joseph Ki-Zerbo qui dit « nous pouvons intellectuellement construire une nouvelle Afrique. Nous avons des créneaux porteurs, surtout au niveau des industries culturelles. Nous avons les chercheurs, les inventeurs, les producteurs, les créateurs sur le plan de la musique, de la danse, des arts plastiques, du théâtre, de la vie en commun, de la convivialité, de la prise en charge des plus faibles, du management originel de l’environnement, du rapport à la santé et à la mort, aux ancêtres, de l’amour, de la gestion des conflits …. ».
« En choisissant les arts et la culture comme thème principal de ce 34ème sommet de l’UA, nous attendons que vous transformiez les paroles en acte », exhorte-t-il.
Mbaïrakoula Mbaïnadjiel Maxime