En partenariat avec l’Union Européenne, Expertise France et la Cedeao, Oxfam au Tchad lance ce 23 décembre 2020, le projet de « Soutien à une agriculture familiale écologique, autosuffisante, durable et adaptée aux changements climatiques en zone péri-urbaine par l’introduction de fertilisants biologiques ». Ce projet qui promeut l’agriculture familiale se veut une contribution au développement du maraîchage biologique résilient aux changements climatiques et qui crée des opportunités économiques pour les femmes et les hommes à travers l’amélioration de la fertilité des sols.
D’une durée de 24 mois, ce projet est une réponse aux défis liés aux changements climatiques et à l’insécurité alimentaire qui affectent de manière récurrente des millions de tchadiens chaque année. « Nous préconisons cette action dans une optique de lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, en mettant en valeur une technique innovante, peu couteuse et accessible à tous qui est le fertilisant biologique. Ce projet permettra également une diversification alimentaire et un accroissement de revenus des communautés avec lesquelles nous travaillons », explique Tiphaine Bueke Bolombo, Responsable Humanitaire-Développement d’Oxfam au Tchad.
Le Tchad est l’un des pays sahélo-sahariens les plus exposés à l’épreuve des changements climatiques avec des conséquences environnementales et sociales importantes notamment la pauvreté, les inégalités sociales, la baisse des débits du système des cours d’eau, etc.
Les expériences antérieures d’Oxfam au Tchad dans le domaine de l´utilisation d´urine hygiénisée comme fertilisant ont montré une augmentation significative des rendements maraichers pour les groupements maraichers de N’Djamena entre 2013 et 2016. L’agriculture familiale (y compris le maraichage) est en effet un secteur pourvoyeur d’emplois au Tchad et produit près de 80% de l’alimentation. Le développement d´une filière maraîchère biologique et équitable est un levier de développement clé pour les ménages urbains et périurbains.
Le projet ciblera les 7ème et 9ème arrondissements de N’Djamena et bénéficiera à 1 000 personnes dont 196 hommes, 204 femmes et 600 enfants, filles et garçons confondus, à travers la construction des 20 latrines Ecosan pour la production de fertilisant, 200 producteurs maraichers, 5 maçons communautaires et 6 éboueurs manuels.
A travers son mode de production agro écologique, le projet protège les ressources (le sol et l’eau) par l’utilisation de produits naturels pour la protection et la fertilisation des cultures, évite la pollution et réduit la dépendance économique des maraichers aux produits chimiques. Ainsi, l’agriculture familiale écologique permet d’allier sécurité alimentaire, économique et environnementale, car elle privilégie des modes de production à la fois durables pour l’environnement, rémunérateurs pour les paysans et de qualité pour les consommateurs.