Un conflit inter-communautaire secoue la capitale tchadienne
Tout est parti d’un fait anodin. Le jeudi 24 novembre 2016, lors d’un match de football, deux jeunes gens entrent en conflit, et l’un donne un coup mortel à son adversaire qui décède de suites de blessures avant d’atteindre l’hôpital.
En représailles, les parents de la victime blessent mortellement le père du présumé auteur du crime et incendient la maison d’un individu proche du « criminel ». Le lendemain, la tension était vive entre les deux communautés qui se regardaient en chiens de faïence sous l’œil vigilant des forces de sécurité.
Le samedi 26 novembre 2016 matin au troisième jour de la scène, tout semble encore normal, chacun vague à ses occupations quotidiennes dans ce quartier frontalier à la ville camerounaise de Kousseri. Subitement, aux environs de 9 heures, des individus tête enturbannés à bords des camionnettes V8 vitres fumées, stationnent en face du marché de Nguéli et commencent à canarder à coup d’arme à feu les marchands de la viande et les voisins. Le bruit retenti. C’est la débandade.
Très rapidement, les victimes s’organisent. Les hommes se sont groupées non loin du marché et ripostent. Des coups de feu retentissent sans cesse. Alerté par l’étonnement des armes, le Groupement mobile d’intervention de la police (Gmip) intervient promptement. Débordée, la police fait appel à l’armée. Cette force du 3ème réussi à ramener le calme. L’on fait état de cinq morts et d’une dizaine de blessés.
La circulation sur l’axe N’Djaména-Kousseri est restée bloquée jusqu’à 16 heures. Le carré où le drame s’est produit est quadrillé par les forces mixtes (gendarmes, policiers, militaires et gardes nomades) armées jusqu’aux dents donnant l’impression d’un état de siège. Des fouilles systématiques sont instaurées sur les grands axes du 9ème arrondissement entrainant des embouteillages. La population environnante tourmentée par les tirs de sommations et l’inhalation du gaz lacrymogène est restée terrée chez elle.
Guidjindandi Djono