Et la ville « n’est pas morte »
La ville morte lancée par le Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement(Fonac) lors d’une conférence de presse organisée le 21 novembre dernier est peu observée à N’Djaména.
Il est 7h, les rues et ruelles de la capitale sont à leur habituel mouvement des usagers. Chacun cherche à atteindre son lieu de service.Les boutiques et petits commerces sont ouverts au public. Sur les différentes avenues, la circulation est un peu fluide. Au niveau de ronds-points, on observe une forte présence des forces de l’ordre.
Par contre, les institutions publiques comme privées fonctionnent à leur rythme habituel, en cette période de grève. Les forces de l’ordre et de sécurité sont déployées au niveau des ronds-points et les grands axes de la capitale. Entretemps, les marchés sont bondés de monde. Chacun fait son business. Pour cette vendeuse, il a manqué aux organiseurs de cette ville morte le travail de sensibilisation. « Je ne suis pas au courant, il fallait passer nous informer la veille. Même si, nous étions informés, nous n’allions pas observer parce que nos produits sont périssables », témoigne une jeune dame devant ses fruits exposés à même le sol. Mais pour Brahim, clandoman de son état, c’est par devoir de responsabilité familiale qu’il n’a pas observé le mot d’ordre. « Je suis informé mais je ne peux pas rester à la maison, mes enfants n’ont rien à manger », justifie-t-il.
« La population n’est pas unanime. Beaucoup de gens ne respectent pas cette journée ville morte pour des intérêts personnels », explique un jeune assis devant sa concession à chagoua dans le 7ème arrondissement. « Pour réussir cette stratégie, l’opposition doit parvenir à convaincre les syndicats des grandes entreprises comme les banques à fermer leurs portes. C’est un moyen permettant de donner du poids à cette stratégie et de pousser le gouvernement à trouver une solution à la crise », suggère un autre jeune. « La ville morte ne peut résoudre aucun problème. Depuis que l’opposition politique et la société civile ont commencé à demander à la population d’observer la ville morte, rien n’a changé. Il faut changer de stratégie de lutte par exemple, privilégié le dialogue, organiser une table ronde et engager des discussions pour arriver à des compromis», s’emporte un autre devant une alimentation à moursal dans le 6ème arrondissement.
Toutefois, la plupart des écoles privées ont libéré les élèves à la veille, d’autres l’ont fait ce matin aux environs de 9H. Pour les chefs d’établissements, c’est pour de raison de sécurité qu’ils ont libérés les enfants.
Miriam Djibangar