« La majorité a fui la minorité »
L’examen a de la motion de censure contre le Premier ministre par l’assemblée nationale sur injonction du conseil constitutionnel n’a pu avoir lieu ce jeudi. Les députés du Mps ont boycotté la séance.
« 44 députés présents ; 21 excusés et 110 absents. Le quorum n’étant pas atteint, je déclare clos la séance. Je convoque une conférence des présidents des groupes parlementaires cet après-midi», déclare Haroun Kabadi, président de l’Assemblée nationale.
Deux semaines après que le Conseil Constitutionnel a décidé que la motion de censure introduite par le député Benelngar Madtoingué et une vingtaine de ses collègues contre le gouvernement de Pahimi Padacké Albert II doit être examinée en plénière comme l’exigent les dispositions légales, la plénière du jeudi 17 novembre 2016 n’a pas eu lieu au Palais de la Démocratie de Gassi dans le 7ème arrondissement de N’Djamena.
Les députés du Mps ont brillé par leur absence, laissant leurs sièges vides. Après la décompte par le secrétaire de séance, le Président de l’assemblée nationale, Haroun Kabadi a constaté que le quorum n’est pas atteint pour ouvrir les débats conformément au règlement intérieur de l’assemblée nationale.
Pour le député du FAR/F, Ngarledji Yorongar, « c’est malheureux de dire mais le ridicule ne tue pas. Ils ont peur de certaines vérités qu’on va les leur dire. Donc je vais rentrer à la maison, lire le règlement intérieur et après on va flanquer un procès contre Kabadi parce qu’il a fait obstruction pour que les députés de la majorité soient absents », précise-t-il.
Son collègue Bidi Valentin rigole, «la majorité a fui la minorité».
La coordination de la majorité présidentielle, une organisation des partis politiques de la majorité au pouvoir qui menaient une sensibilisation auparavant auprès des députés pour voter contre cette motion de censure au moment opportun ont réussi leur coup sur les députés de l’opposition. Pour le Président des groupes parlementaires, Mamadou Kourtou, le refus d’assister à cette plénière est légal et que cette motion de censure est une imposition. « Je profite de ce temps pour remercier mes collègues de la majorité au pouvoir pour l’esprit d’unité pour ce refus. Un gouvernement qui a une majorité au pouvoir est toujours du côté du gouvernement et pour cela nous avons refusé de nous présenter pour ce vote. La majorité au pouvoir n’a pas acceptée la motion de censure et cette motion est obligée contre elle. Nous sommes du côté du gouvernement et nous n’allons pas accepter cette imposition par ce que nous avons expliqué que nous venons de sortir d’une période des élections », se justifie-t-il.
Pour le Ministre secrétaire général du gouvernement, Abdoulaye Sabre Fadoul, la majorité s’oppose à cette motion de censure et donc l’absence des députés de la majorité démontre la force qui existe entre le gouvernement et la majorité.
La conférence des présidents des groupes parlementaires convoquée cet après-midi par le Président de l’assemblée nationale Haroun Kabadi décidera si la motion de censure aura lieu dans les jours à venir.
Mouteguingar Noudjigoto Oscar, Djimnayel Ngarlenan