Né à Ardep-Djoumal où il a grandi, Doungous François alias De Gospa est un artiste musicien chanteur et comédien tchadien qui a très vite quitté le pays pour s’installer à Abidjan. Sur les bords de la Lagune Ebrié, il porte le drapeau du Tchad via sa guitare et sa puissante voix.
C’est au sein de la cathédrale de N’Djaména que le jeune Doungous a touché pour la première fois au piano, son premier instrument. Il apprendra à chanter et à jouer d’autres instruments dans ce cadre religieux sous la direction du père Jean Willier, un prêtre Jésuite à l’époque, curé de la cathédrale. Finalement, c’est la guitare qui deviendra l’instrument fétiche du gamin de ‘’Harlem’’, l’autre nom du quartier Ardep-Djoumal. Cherchant son chemin, il errera de chorales en groupes de quartier. Finalement, il fonde avec quelques amis le groupe ’’Les rapaces’’. Ce groupe fait sensation le 21 juin 1997 lors de la fête de la musique. Doungous est révélé au public N’djamenois et enchaine les concerts. Dès lors, le jeune prodige voit son avenir en musique se dessiner. Mais en 1998, le centre culturel ‘’Themacult’’ lui propose un rôle en tant que comédien. Avec cette troupe théâtrale, il arrive à Abidjan pour le Masa (Marché des arts et des spectacles d’Abidjan). Il découvre la ville, son bouillonnement culturel et y jette son dévolu. A la fin du festival, Doungous refuse dans un premier temps de rentrer au pays. Ses compagnons qui craignent la réaction de ses parents, le supplient de rentrer. Il finit par embarquer dans Air Afrique quatre jours après les départs des autres. Mais arrivé à N’Djaména. Sa décision est prise : sa vie à lui, c’est la musique ou rien. Le meilleur endroit pour s’exprimer, la Côte d’Ivoire. Chose qui arrive très vite. Contre la volonté de sa famille, il repart sur Abidjan où il enchaîne des petits boulots pour survivre. Les années passent, pour ne pas décevoir la famille qui le voyait fonctionnaire, «j’ai fait un Bts en communication et évènementiel que j’ai envoyé à mes parents. Cela les a calmé», raconte-t-il. Au fil des années, Doungous qui a pour modèle le congolais Lokua Kanza, améliore sa maîtrise de la guitare et devient très bon en arpège. Comme son modèle, Doungous qui fait de la musique acoustique, ne s’encombre pas de beaucoup d’instruments et ça marche. Au bord de la lagune Ebrié, il se fait un carnet d’adresse au point de devenir ’’le tchadien’’ de la place. En 2014, une Ong ivoirienne spécialisée dans l’environnement le repère grâce à son titre « un geste pour l’environnement » et en fait son ambassadeur. Doungous n’a pas encore un album sur le marché mais des singles et quelques maxis. Artiste pluriel, il est souvent sollicité en studio comme en spectacle.
Abgue Boukar Christophe