Dans un contexte mondial marqué par la pandémie de Covid-19, l’Union Européenne (Ue) et le fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) appellent dans un communiqué conjoint à la reprise des activités scolaires.
De nombreux élèves sont privés de cours à travers le monde en raison de la pandémie à coronavirus. Les chiffres font état d’un milliard d’élèves au monde touchés par la fermeture des écoles face à la Covid-19. Face à cette situation, l’Union Européenne et le fonds des Nations-Unies pour l’enfance appellent à la reprise : « les enfants doivent reprendre le chemin de l’école – mais les recettes du passé ne sont plus envisageables ».
D’après ce communiqué conjoint, pour bâtir un monde plus durable, plus juste et plus pacifique, les filles et les garçons doivent bénéficier d’un enseignement de qualité. Mais déplorent l’UE et l’Unicef, « celles et ceux qui ont repris le chemin de l’école sont confrontés à des problèmes inédits : port du masque, distanciation sociale, manque d’infrastructures pour se laver les mains et peur de tomber malade. Étant donné l’accentuation de la fracture numérique, la plupart n’auront pas eu la possibilité de suivre un apprentissage à domicile au cours des derniers mois. Ils auront donc accusé un retard qui rendra le retour en classe d’autant plus redoutable, pour eux – et pour leurs enseignants ».
Dans les pays les plus pauvres et ceux frappés par des conflits ou des crises, le pire à craindre à long terme, c’est l’absence de scolarité. « Les crises précédentes nous ont appris que plus les enfants sont déscolarisés, moins ils sont susceptibles de retourner à l’école. Nous savons également que lorsque les enfants ne vont pas à l’école, ils sont davantage exposés à la violence, aux abus et à l’exploitation. Les filles sont confrontées au risque supplémentaire de mariage précoce et de grossesse. Du fait de la Covid et compte tenu de la suspension des services essentiels de santé, de nutrition, d’immunisation et de protection de l’enfance, les enfants sont également exposés à la sous-alimentation, aux maladies, aux problèmes de santé mentale et aux abus », préviennent-ils.
Pour une éducation de qualité des enfants dans ce contexte difficile, il faut, renchérit l’UE et l’Unicef redoubler d’efforts. « Face à la pandémie mondiale, l’Union Européenne et ses États membres ont démontré combien la collaboration était efficace pour parvenir à de meilleurs résultats. Il est avéré que les partenariats que nous avons noués par le passé ont donné de bons résultats et l’UE et l’Unicef peuvent donc agir ensemble pour peser de manière durable sur l’éducation dans le monde », informe le communiqué.
Pour cela, l’UE et l’Unicef appellent à investir dès maintenant pour permettre aux enfants les plus vulnérables de reprendre le chemin de l’école en veillant à leur sécurité et aux besoins de de leurs enseignants. « Cela suppose de repenser les systèmes éducatifs pour que les enfants décrochent un diplôme en ayant acquis des compétences adaptées au 21e siècle, comme des compétences numériques et une formation en entrepreneuriat, et puissent ainsi affronter le monde nouveau qui s’offre à eux », complète le communiqué conjointe qui invite à combler le fossé en matière d’enseignement en ligne. « Nous devons croire en la promesse de l’enseignement en ligne et nous y investir – pas seulement dans les compétences de base comme la lecture et les mathématiques, mais aussi dans les compétences numériques, entrepreneuriales et professionnelles, afin que les jeunes puissent intégrer le marché du travail ».
Tout en appelant à une réponse mondiale coordonnée et entendant être aux avant-postes de cette réponse l’UE et l’Unicef assurent que l’éducation doit être considérée comme partie intégrante du plan de relance pour sortir de la crise de la Covid-19 : « plutôt que de priver l’enseignement des sources de financement, il faut investir davantage pour renforcer les systèmes éducatifs ».
Stanyslas Asnan