La plate-forme des syndicats appelle à la démission du gouvernement de Pahimi Padacké
Ils sont très nombreux à venir assister à la conférence de presse de la plate-forme intersyndicale composée de l’Union des Syndicats du Tchad (Ust), le Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur(Synecs) et la Confédération intersyndicale des travailleurs du Tchad (Cist) le 5 novembre 2016 à la bourse du travail.
Certains assis sur des chaises, d’autres debouts, d’autres encore assis à même le sol, assistent à cette conférence. Sur les visages on peut lire la tristesse et la détermination de poursuivre la lutte. C’est dans un climat qu’un militant lâche au milieu de la foule: « Je dois mourir pour mes acquis sociaux ». Cette déclaration a occasionné des ovations, des youyous de l’assistance. Puis, le secrétaire général du Synecs, Mahamat Nour Roufaye s’installe avec toute l’équipe de la plate-forme. Un silence de cimetière s’impose. Le Sg du synces lis la déclaration liminaire.
« Malgré les démarches entreprises pour résoudre la crise, le gouvernement a choisi de répondre à la plate-forme par la méthode d’usure en privant tous les travailleurs et leur famille du minimum vital pour la survie, pénalisant du coup la population toute entière notamment la privation de droit à la nourriture, à l’éducation au droit aux soins de santé. La plate-forme s’indigne des propos injurieux et irresponsables du Sg du Mps, le tristement célèbre Mahamat Zène Bada, à l’égard des travailleurs. Ce dernier qui n’est ni fonctionnaire ni contractuel ignore totalement les notions élémentaires des acquis sociaux », déclare Mahamat Nour Roufaye. De ce fait, la plate-forme constate qu’il s’agit d’un gouvernement irresponsable, fantôme et démissionnaire. « Nous n’avons personne en face pour dialoguer. Le gouvernement va tomber dans son propre piège. Il lui appartient de prendre ses responsabilités», renchérit Barka Michel, président de l’Ust « Nous avons fait des propositions mais le gouvernement n’a pas réagi. La stratégie du gouvernement, c’est l’usure. Ceci pour nous amener à fléchir. Mais nous ne céderons jamais », tranche le président du Synecs, Dr Guirayo Jérémie.
Pour ce faire, la plate-forme demande instamment au Président de la République de nommer un autre Gouvernement en lui donnant plein pouvoir pour ouvrir les négociations inclusives en vue de la recherche des solutions à la crise financière qui risque de se transforme en une crise économique.
Par ailleurs, la plate-forme rappelle que les réquisitions prises par le gouvernement constituent une pression exercée sur les travailleurs violant ainsi les conventions 87 et 98 sur la liberté syndicale et le droit de négociation. Elle se réserve le droit de déposer immédiatement une plainte contre le gouvernement au Bureau international du Travail.
Asnan Non-Doum Saturnin