Dans le cadre du festival international ’’Kouleur Acoustic’’, plusieurs artistes tchadiens se sont réunis pour un lavage de linge sale en famille.
C’est dans un compartiment du restaurant Selesao que s’est tenu cette rencontre. Une dizaine d’artistes au total ont participé à cet exercice d’autocritique. Doungous de Gospa, Mawndoé et quelques autres artistes ont accepté de partager leurs expériences avec les artistes locaux. Un exercice sans doute difficile au vu des thèmes qui sont : ’’comment se démarquer des autres (avoir son propre identité) et comment se vendre en tant qu’artiste.
L’artiste de Gospa explique en détail à ce qu’est l’industrie musicale. Ainsi, il exhorte ses confrères à distinguer un auteur, un compositeur et un interprète. « Il faut se connaitre soi-même et savoir ce dont on est capable. Et si l’on est limité, il faut faire appel aux autres pour bien mener sa carrière », explique Doungous de Gospa. Celestin Mawndoé compare la musique populaire urbaine à du ’’fast food’’. Dans ce genre musical dit-il, l’accent est mis sur l’enveloppe. On maquille tellement l’artiste qu’il fait rêver. Mais ce n’est pas une musique durable.
En bon connaisseur, il demande à ses amis artistes de savoir faire le bon choix et de ne pas toujours chercher à ressembler à l’autre ni de se laisser faire par le public à qui selon lui, « l’artiste doit imposer son style ».
Moussa Aimé quant à lui a déploré la sournoiserie qui caractérise les artistes tchadiens qui sont hypocrites des uns envers les autres. Reprenant la parole, l’ex membre du groupe Yeleen signale qu’au Tchad, il y a beaucoup plus des exemples d’échec que de réussite tout en citant les ainés de l’ancienne génération qui comme ceux de Chari Jazz et autres qui sont morts dans la misère.
Lors de cette rencontre, on aura appris outre la musique ’’fast food’’, l’existence des artistes Novelas. « Ceux-là, s’invitent à toutes les soirées. Avant qu’ils ne commencent, le public sait déjà par quelle chanson ils vont commencer et par laquelle ils vont finir », déplore Moussa Aimé.
En deux heures, des échanges francs et sincères ont permis aux participants de comprendre ce qui ne marche pas dans ce milieu.
Kouleur Acoustic se poursuit ce soir à 17 heures 30 toujours à Selesao avec de la musique au programme.
Boukar Christophe