Le président de la Commission de la Cémac, le Professeur Daniel Ona Ondo a ouvert ce mardi 04 août 2020 les travaux de la 35ème session du comité inter-Etats de l’Union Economique de l’Afrique centrale.
Pour la première fois, la 35ème session du comité inter-Etats de l’Union Economique de l’Afrique centrale se tient par visioconférence compte tenu de la pandémie du Coronavirus. D’après le président du Comité Inter-Etats, Assamba Ongodo Charles ces assises interviennent dans un contexte particulier. « Le monde en général et l’Afrique en particulier, est frappé de plein fouet par la crise sanitaire et économique due à la pandémie de la Covid-19. En Zone Cémac, les perspectives économiques prévoient une récession de l’ordre de 4 à 5% cette année », annonce-t-il. Il révèle en outre que la sous-Région est confrontée à de nouveaux défis et contraintes : « au rang desquels nous pouvons citer les négociations Post-Cotonou, arrivées presqu’à leur terme, ou encore la mise en vigueur de l’Accord portant Zone de Libre Echange Continentale Africaine. Ces nouvelles donnes amènent nos différents Etats à pousser la réflexion dans le but de tirer profit des opportunités qui en découlent ».
Pour lui, les États de la sous-région doivent transformer les contraintes découlant du contexte international, en opportunités de développement et d’accélération du processus d’intégration régionale. « C’est le lieu ici de saluer l’achèvement de la réforme institutionnelle de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Ceeac) qui permettra d’accélérer le processus de rationalisation des Communautés Economiques Régionales », ajoute-t-il.
Le président de la Commission de la Cémac, le Professeur Daniel Ona Ondo annonce que la pandémie a affecté les économies de la communautaire. « Les mesures prises pour freiner sa propagation se sont traduit par un quasi arrêt des pans entiers des économies. Les acquis de réponses à la crise économique née de la chute des cours de pétrole en 2014 ont été remis en cause. Le Produit intérieur brut (Pib) en zone Cémac devrait se contracter de l’ordre de 4 à 6 %. Une telle évolution s’accompagnerait d’une détérioration significative de conditions de vies de nos populations, aggravant ainsi la précarité et la pauvreté », prévient le président de la Commission de la Cémac qui renchérit que cette morosité qui va de pair avec des risques d’aggravation de déficits budgétaires, va rendre difficile la préservation de la viabilité de la dette qui pourrait fragiliser davantage la stabilité financière.
Les pays de la sous-région doivent, prévient-il, couvrir un gap de financement estimé par la banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) à 1500 milliards au risque d’opérer davantage les déséquilibres macroéconomiques. « Nos Etats sont encouragés à continuer de s’atteler à satisfaire aux exigences des programmes soutenus par le Fmi. Compte tenu des risques accrus de surendettement, les financements devraient être recherchés à des conditions aussi favorables que possibles », révèle-t-il. Il invite les Etats à poursuivre la croisade pour la diversification économique et l’industrialisation. « Si nous ne parvenons pas à résoudre les problème structurels, de nos économies, nous serons continuellement confrontés aux mêmes défis », prévient-il.
Stanyslas Asnan