Le ministre de l’économie, de la planification du développement et de la coopération internationale Issa Doubragne a eu un échange avec les membres de la plateforme Convergence Economique ce jeudi 23 juillet 2020 en vue du renouvellement des instances de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’agriculture, des Mines et d’Artisanat (Cciama).
C’est un échange ouvert qui a permis aux membres de la plateforme Convergence Economique d’échanger à cœur ouvert avec le ministre de l’économie, de la planification du développement et de la coopération internationale Issa Doubragne pendant plus d’une heure. Cette rencontre vise d’après le président sortant de la Cciama Amir Adoudou Artine, par ailleurs président de cette plateforme à instaurer un dialogue entre les élus eux-mêmes et l’élargir aux partenaires. « La Cciama a renouvelé ses organes, en l’occurrence le collège des élus consulaires. Nous avons eu un temps d’échange suivant lequel nous allons devoir braser les idées pour la mise en place d’un nouveau bureau. La Convergence Economique a voulu qu’on fasse un programme pour la nouvelle mandature 2020-2024 qui se veut participative », précise-t-il.
Selon ministre de l’économie, de la planification du développement et de la coopération internationale Issa Doubragne, le secteur privé est le meilleur partenaire de l’Etat à tout point de vue. « Comment faire pour réveiller ce lion ou ce passif qui dort », s’est-il interrogé ? Pour lui, cela ne peut jamais être réveillé par des invectives ou des accusations mutuelles mais plutôt dans la concertation et dans un dialogue franc pour que : « nous puissions identifier ensemble les goulots d’étranglements qui empêchent ou qui ralentissent les initiatives privées. Le secteur privé a fait beaucoup d’efforts mais peut-être que chaque acteur fait ces efforts selon son entendement. Mais si cela est fait dans un cadre concerté et consolidé comme la Cciama, peut-être qu’il manque des ingrédients nécessaires que nous pouvons avoir en notre sein mais que nous n’avons pas encore fini d’identifier avant de chercher dehors ce qui va venir booster notre économie et nous mettre sous les bons rails». Il invite les opérateurs économiques à ne pas faire de ces élections un coup d’épée dans l’eau. « Si cela devait être une occasion enfin de donner le tourniquet à cet immobilisme et à faire un bond qualitatif, nous en serons tous des comptables actifs et non passifs », précise le ministre qui demande la plateforme de multiplier des rencontres sectorielles avec d’autres ministres.
Pour lui, le secteur privé tchadien est confronté aux problèmes tels que : « le portage des projets caractérisé par la faible qualité, l’absence de garantie, (ni bancaire, ni étatique, ni souveraine), l’absence de diversification de l’économie et le problème de capital humain. A cela, s’ajoute le climat des affaires délétères».
Il rappelle en outre que le climat des affaires n’est pas « un décret mais plutôt une construction d’esprit et de comportement collégial du gouvernement, des citoyens et du secteur privé. Le secteur privé doit aussi faire des efforts pour améliorer le climat des affaires et accompagner le gouvernement dans sa quête à l’amélioration de ce climat des affaires ».
Tout en rassurant ces opérateurs de la disponibilité de son département à les accompagner, Issa Doubragne les invite à s’inspirer d’autres pays. « Nous en faisons un défi. Après la mise en place du gouvernement de la Chambre de commerce, nous aimerions beaucoup, non seulement influencer positivement notre politique mais aussi tenir compte de cette vision pour orienter le Plan national de développement (Pnd) 2017-2021 qu’on est en train de faire en ce moment pour qu’après la Covid-19, nous puissions aller ensemble à la mobilisation des 65 à 70 % de la part qui revient au secteur privé», ajoute-t-il. Pour cela, insiste le ministre, il faut des lignes de crédit dans les banques locales avec le focus sur le financement des acteurs privés locaux ayant des projets porteurs. « Les opérateurs économiques sont résilients et doivent se diversifier eux-mêmes et diversifier leurs sources de financement. Mettez-vous en partenariat avec d’autres même si c’est avec un capital minime. Il faut de l’entente et de la solidarité entre vous, car il n’y a pas les uns et les autres », insiste-t-il.
La plateforme Convergence Economique est un regroupement d’acteurs économiques élus pour le mandat 2020-2024 de l’Assemblée générale de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’agriculture, des Mines et d’Artisanat (Cciama) qui entend faire le choix d’une stratégie participative pour positionner le secteur privé tchadien comme moteur du développement économique.
Stanyslas Asnan