Le Procureur de la République Youssouf Tom a animé un point de presse ce mercredi 22 juillet 2020 pour faire le point sur l’affaire dite du »champ fil » qui a défrayé la chronique ces derniers jours.
Après la tentative de lynchage de l’officier de l’armée, le Colonel Abdoulaye Ahmed qui a tiré sur un mécanicien le 14 juillet dernier au marché champ de fil, dans la commune du 5ème arrondissement, des images montrant un groupe d’hommes ligotés, un autre en train d’être torturé par des militaires, un homme égorgé dont la tête est sectionnée ou encore un homme dont le sexe est coupé circulent sur la toile comme étant des jeunes impliqués dans cette affaire. Mais d’après le procureur de la République Youssouf Tom, rien de tout cela n’est vrai. « Ils sont actuellement en détention à la maison d’arrêt d’Amsinéné », précise le procureur de la République Youssouf Tom qui déplore l’attitude de certains internautes. « Malgré la réponse judiciaire donnée à ce feuilleton, beaucoup de compatriotes en font une extrapolation dans le but de saper les efforts de tous ceux qui s’investissent pour la préservation et la défense des droits humains », fustige le procureur qui invite à la responsabilité de chaque utilisateur des réseaux sociaux. « Ce n’est pas honnête et responsable de manipuler le peuple en le bernant avec des histoires qui ne sont pas vraies. Il faut cesser d’inciter les Tchadiens à la haine tribale », assène Youssouf Tom qui annonce l’ouverture d’une enquête pour retrouver les auteurs de cette désinformation.
«Aucun d’entre nous n’a été torturé »
Question de s’assurer lui aussi de la situation des sept jeunes arrêtés dans l’affaire dite du »Champ de fil », le procureur s’est fait accompagné par un groupe de journalistes à la maison d’arrêt d’Amsinéné pour échanger avec les détenus. « Nous n’avons pas été torturés. Nous sommes en bonne santé et c’est maintenant que nous sommes informés de ce qui se dit sur nous. Comme vous pouvez le constater, aucun de nous n’a une tête coupée, ni même le pénis », précise Saleh Hissein Abakar, l’un des prisonniers.
Selon le procureur de la République, l’officier de l’armée est auditionné par la police judiciaire et est actuellement sous surveillance policière. « Malgré son état de santé dégradé, le parquet d’instance de N’Djaména a décerné un mandat contre lui et des policiers étaient installés à son chevet pour s’assurer de l’avoir pour le traduire en justice une fois guéri et aussi pour éviter une éventuelle vendetta contre lui », renchérit Youssouf Tom.
Stanyslas Asnan