Le Collectif des Organisations de la Société Civile (Cosc) estime que s’il est normal qu’à l’instar des autres pays touchés, « le gouvernement tchadien se doit de prendre des mesures appropriées, mais force est de constater que certaines d’entre elles sont totalement inadaptées aux réalités tchadiennes », souligne le communiqué. Pour le Cosc « ces mesures ont permis aux hommes en tenue de racketter les citoyens et de se livrer à des violations systématiques des droits fondamentaux de l’homme ».
Le Collectif des Organisations de la Société Civile (Cosc) a par ailleurs, déploré l’absence des professionnels de la santé, notamment l’ordre national des médecins du Tchad dans le comité de veille mise en place pour lutter contre la pandémie, ayant occasionné certaines prises de décisions inappropriées ; par exemple « l’interdiction de la circulation des bus, minibus, de taxis ainsi que des véhicules personnels avait constitué une catastrophe jusqu’à nos jours », obligeant ainsi de milliers de citoyens à marcher près d’une dizaine de kilomètres à pied chaque jours sous un soleil de plomb. Pour le collectif, la fermeture des restaurants, des grillades et des panoplies des mesures qui avaient suivi l’ont été sans la prise en compte des conditions de vie de 80% de la population tchadienne.
Pour finir, le Collectif des Organisations de la Société Civile (Cosc) est outré par le décret portant instauration du couvre-feu dans les provinces du Logone Occidental, du Logone Oriental, du Mayo-Kebbi Est et Ouest et dans la ville de N’Djamena de 19h à 06 h du matin ‘Ndlr : étendue aux alentours de N’Djaména ce 03 avril par un autre décret). Il propose une relecture dans son contenu intégral. « Le Cosc estime que prendre des mesures pour couper la chaine de propagation du virus est salutaire, mais l’absence des mesures d’accompagnement contribue à rendre le remède pire que le mal pour le peuple tchadien ».
Deuhb Zyzou