Le préfet du département de Mandi, Hassane Abderamane Haggar représentant le gouverneur de la province du Lac a présidé ce jeudi 12 mars 2020, le forum des jeunes et des femmes avec les autorités administratives en vue d’un plaidoyer pour réviser les mesures restrictives sur les activités économique dans le département de Kaya et Fouli.
C’est un forum qui regroupe les jeunes, les femmes ainsi que les autorités locales autour d’une même table en vue de débattre des mesures restrictives prises pour endiguer les incessantes attaques de la secte Boko-Haram et trouver des solutions avantageuses à la population.
Pour ces milliers de jeunes du département de Kaya et de Fouli, dans la province du Lac qui tirent le maximum de leurs revenus de la pêche et de l’agriculture, ces mesures constituent un frein au développement. « Face aux nombreux défis de développement socioéconomique qui se présentent, la jeunesse ne saurait rester passive. Ces mesures étaient nécessaires et appropriées, il faut se dire mais elles privent aussi une tranche importante de la population d’opportunités de faire de la pèche et de l’agriculture », précise le représentant des jeunes Mahamat Ousmane Wayami.
Selon lui, la véritable crainte est que ces mesures, au lieu de produire des effets positifs, pourraient à longue terme engendrer des conséquences contraires qui risqueraient d’accentuer des frustrations au sein de la population. « Une solution à cette situation est essentielle, car cette rencontre de plaidoyer ouvre une ère nouvelle pour que toutes les parties prenantes puissent s’impliquer en jouant pleinement leurs rôles », ajoute-t-il.
Pour le préfet du département de Mandi, Hasane Abderaman Haggar, ces mesures restrictives ont été prises dans le but de restaurer la sécurité dans certaines localités de la province. « Les difficultés d’ordre économique mettent à mal les jeunes et les femmes qui subissent les affres de ces mesures restrictives dans un contexte de dégradation de ressources naturelles due aux effets de changement et de la variabilité climatique », reconnait le préfet. Il relève que « l’initiative de ces jeunes et femmes dans une approche de plaidoyer est une bonne démarche » et « les autorités que nous sommes ne sauraient rester insensibles face aux besoins de la population, mais aussi aux préoccupations des jeunes et femmes », complète-t-il.
En raison de l’insécurité, les autorités locales ont interdit les activités de pêche et agricoles dans quelques localités de la province du Lac.
Nguelsou Balgamma, envoyé spécial