Dans son message de ce 31 décembre 2019 à la nation, Idriss Déby Itno salue le sacrifice consenti par les travailleurs du secteur public et promet une restauration partielle des primes, des indemnités et de l’Augmentation générales spécifiques des travailleurs coupées depuis 2016.
S’adressant aux travailleurs du secteur public, Idriss Déby salue l’« esprit de patriotisme et de sacrifice dont ils ont fait montre ces dernières années où ils ont renoncé à certains avantages pour sauvegarder l’essentiel ». Plus globalement, il loue l‘ouverture d’esprit de l’ensemble des partenaires sociaux qui, pour lui, avaient compris que les grèves à répétition n’étaient nullement une réponse à la crise économique et sociale que vit le Tchad. Le président de la république argumente que la grève n’a jamais produit des ressources. « Elle contribue au contraire à aggraver une crise avec le risque d’obliger les pouvoirs publics à prendre des mesures encore plus douloureuses », assure-t-il.
Les mesures d’austérité prise par le gouvernement ont permis selon le chef de l’Etat, d’amortir le terrible choc budgétaire qui aurait pu hypothéquer durablement tous les droits acquis des agents de l’État. Déby pour qui les prémisses d’une reprise économique sont visibles, même si la situation globale demeure fragile et extrêmement volatile, invite les partenaires sociaux et le Gouvernement à tenir compte des réalités présentes, afin de conclure un pacte social triennal bâti sur un équilibre juste, « c’est-à-dire sur des compromis garantissant un rétablissement graduel des droits des agents de l’État suivant un calendrier compatible avec l’obligation de soutenabilité budgétaire». Qu’il s’agisse du gel des effets financiers des avancements, de la réduction des indemnités ou de l’AGS, du payement des frais de transport, le Gouvernement doit faire preuve d’imagination pour proposer aux partenaires sociaux un scénario crédible et réaliste autour duquel sera conclu ce pacte social triennal, instruit le chef de l’Etat. Il annonce dès le début de l’année 2020 une restauration partielle des primes, des indemnités et de l’Augmentation générale spécifique réduites depuis 2016. « Pour être clair, j’exhorte les acteurs concernés à parvenir à un accord réaliste avant le 10 janvier prochain », conclut-il.