Le traditionnel message de Noël de la Conférence épiscopale du Tchad (Cet) aux chrétiens catholiques et au peuple tchadien en général, est une occasion de passer au scanner le Tchad pour mettre à nu ses problèmes et proposer des pistes de solutions. La Cet n’a pas dérogé à la règle en cette fin d’année 2019. Son message est axé sur trois points que votre rédaction propose en trois papiers.
Le Tchad que Dieu veut est aussi celui que veut le peuple tchadien, selon la Cet. La volonté de Dieu pour ce pays est exprimée dans le livre de Michée, le chapitre 6, le verset 8 : « Homme, on t’a fait connaitre ce qui est bon, ce que le seigneur réclame pour toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu ». Les évêques font observer que les religions apportent une contribution essentielle à la vie des personnes et de la société. L’attachement aux valeurs religieuses élève au-dessus de « l’avidité, de l’esprit de domination et de la loi de la force (…) et rassemble dans une communauté humaine ouverte et respectueuse des personnes », argumente la conférence épiscopale. Ces valeurs n’incitent pas au mépris de l’autre, à l’injustice, à la violence, au meurtre, encore moins à la guerre, poursuit-elle.
Cette volonté de Dieu pour le Tchad est la même que celle exprimée par le peuple tchadien à travers le préambule de la constitution, relèvent les évêques. « Nous peuple tchadien affirmons par la présente constitution notre volonté de vivre ensemble dans le respect des diversités ethniques, religieuses, régionales, et culturelles, de bâtir un état de droit, une nation fondée sur les libertés publiques et les droits fondamentaux de l’homme, la dignité de la personne humaine et le pluralisme politique, sur les valeurs africaines de solidarité et de fraternité ». Cette loi fondamentale, l’Etat s’engage également à la respecter et la faire respecter, note la Cet qui relève qu’au Tchad, comme dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, on parle d’émergence pour 2030, mais il ne faut pas que ces propos sur l’émergence empêchent de faire tout de suite les réformes nécessaires en les reportant à plus tard. « Il y a urgence car ce sont le bien-être des citoyens et la paix qui sont en jeu », conclut la Cet .