Le conseil extraordinaire des ministres de ce lundi 9 décembre 2019 a examiné et adopté le seul point inscrit à l’ordre du jour, le projet de loi des finances 2020.
Le ministre des finances et du budget, Hamit Tahir Nguilin a débuté sa présentation par un rappel du contexte de l’élaboration de ce projet de loi qui s’inspire des valeurs de performance, de transparence et de bonne gouvernance pour une meilleure conduite de l’action publique en vue de consolider les acquis de la 4ème République. Les recettes totales pour 2020, selon le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Oumar Yaya Hissein, sont évaluées à 1 210 milliards y compris les dons. Les recettes propres de l’Etat sont arrêtées à 1 046 milliards contre 983 milliards en 2019, soit une hausse de 23%, avec une croissance du Produit Intérieur Brut attendue de 3,4%, indique le porte-parole du gouvernement.
En ce qui concerne les dépenses totales prévues pour 2020 qui prennent en compte les charges d’amortissement, elles se chiffrent à environ 1 326 milliards contre 1 106 milliards cette année, soit une hausse de 20%. Il se dégage un déficit prévisionnel de 117 milliards qui sera financé par des appuis extérieurs et des financements bancaires, explique Oumar Yaya Hissein.
« Le projet de loi des Finances 2020 consacre au moins 34% de toutes les dépenses primaires aux secteurs sociaux notamment à l’éducation nationale, à la santé, à l’action sociale, à l’élevage, à l’agriculture, à l’environnement et la formation professionnelle, conformément au programme qui lie le Tchad au Fonds monétaire international (Fmi) », explique le porte-parole du gouvernement. Ainsi, tous les grands hôpitaux de N’Djamena et des provinces verront leurs allocations augmentées pour l’année 2020 pour permettre l’amélioration de la qualité des services et des prestations au profit des populations. Les grandes institutions de la République et les ministères quant à eux, verront leurs budgets augmentés substantiellement par rapport aux dotations de l’année 2019 et en comparaison de leurs réalisations de cette année.
« Dans le souci de restaurer la confiance et d’améliorer le climat des affaires pour une diversification de l’économie, des nouvelles dispositions fiscales sont prévues pour créer les conditions favorables à l’éclosion d’une économie numérique, verte et industrialisée. Ce projet de loi vise aussi à soutenir et encourager l’entreprenariat et booster les investissements privés pour ainsi favoriser la croissance et la création de l’emploi », rapporte Oumar Yaya Hissein.
Il faut noter que 10 milliards comme épargne budgétaire inaugurale au titre de l’année 2020 sont consacrés conformément à la loi portant mécanisme de lissage des prix et de la production pétrolière. Au plan économique, le projet de loi des finances pour l’exercice 2020 tiendra compte du contexte international marqué par les incertitudes liées à l’évolution des cours des matières premières, la persistance de l’insécurité et du terrorisme dans la zone sahélienne ainsi que le ralentissement des échanges commerciaux. « En dépit des indicateurs peu favorables, il faut relever au niveau national, le retour progressif à la croissance depuis 2018, impulsé par une bonne performance du secteur primaire. L’impact positif de cette évolution favorable a été observé sur l’exécution budgétaire 2019 », note le ministre de la communication. C’est d’ailleurs ce qui a permis au projet de loi des finances de 2020 de s’inscrire dans le contexte la relance économique en s’appuyant sur des hypothèses macro-économiques et celles relatives à la production et à la commercialisation du pétrole. Toutefois, le projet de loi des finances de 2020 est élaboré dans une démarche de prudence vu les problèmes que traverse actuellement le pays et conformément aux engagements du gouvernement dans le cadre de son programme avec le Fonds monétaire international.
Pour une meilleure gestion axée sur la maitrise des dépenses et l’augmentation des recettes, explique Oumar Yaya Hissein, le projet de loi des finances prévoit la sécurisation des recettes par le renforcement de la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).