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Revue de presse de la semaine du 11 au 17 novembre 2019

Revue de presse de la semaine du 11 au 17 novembre 2019 1

L’assassinat de Mateyan Manayel Bonheur, le débat autour du Francs Cfa et la mise aux arrêts de l’ex maire de N’Djaména Mariam Djimet Ibet sont les sujets traités la semaine écoulée.

« Que justice soit fait », s’exclame à sa Une N’Djaména Hebdo qui relève une bavure ‘’kabadienne de trop. « En juillet 2018, la garde du président de l’Assemblée nationale avait déjà tiré sur un autre jeune homme. Ce dernier a survécu, après plusieurs jours d’hospitalisation. Le 29 novembre 2014, le cortège du président de l’Assemblée avait déjà écrasé une dame dénommée Dénéyome Jeannette. Ni Kabadi ni aucun de ses collaborateurs ne s’était arrêté pour s’enquérir du sort de la pauvre femme dont la dépouille a été abandonnée sur la voie publique », relève l’hebdomadaire qui précise que dans la gestion de chacun de ces incidents mortels, Kabadi a toujours manqué de tact, de clairvoyance. « Il a osé accuser les jeunes qui s’indignent de l’assassinat de Bonheur d’être instrumentalisés. Il a même menti avoir trouvé un accord avec la famille de Bonheur, alors qu’il n’en est rien », ajoute-t-il. D’après N’Djaména Hebdo, l’assassinat de ce jeune est la bavure kabadienne de trop. « Trop, c’est trop », s’indigne-t-il. « Assassinat de Mateyan Bonheur par la garde de Kabadi : désolation et incompréhension dans la famille », renchérit Abba Garde qui constate que la tristesse et l’incompréhension sont les sentiments qui dominent au recueillement à la maison familiale au quartier Atrone dans le 7ème arrondissement. « On a mis deux heures sans voir un médecin. Si on avait vu un médecin, peut-être qu’il va l’opérer rapidement, extraire les balles et peut-être que sa vie serait sauve. Ceux d’ici l’ont criblé de balles mais là-bas c’était plus grave encore», rapporte-t-il. Le trimensuel rapporte d’une source policière que la victime se « serait infiltré dans le cortège et malgré les klaxons, il n’aurait pas obtempéré». Une version contestée par d’autres policiers sur place.  « A qui la charge des orphelins et veuves de Bonheur », se demande N’Djaména Hebdo qui relève que désormais, les trois enfants du défunt qui ont respectivement 4 ans, 2 ans et deux semaines apprendront à vivre sans le concours de leur père, fauché à fleur d’âge par cette méchanceté humaine. « Mateyan Manayal Bonheur, ce nom qui évoque l’espoir de vivre reflète évidemment le genre de personne qu’est le défunt. Car, il ne croise pas les bras comme c’est le cas de nombreux jeunes diplômés chômeurs de notre société. La réaction aussi creuse qu’insensible teintée de mensonge du président de l’Assemblée nationale a suscité chez les parents du défunt une colère », regrette-t-il. « Assassinat de Mateyan Manayel Bonheur : quelle était l’intention réelle du tireur », s’interroge L’Observateur qui se demande en outre, « Haroun Kabadi était-il en danger ce jour ? Qui a ordonné à l’élément de la protection de tirer à bout portant sur ce jeune-homme » ? D’après l’hebdomadaire, autant de questions restent sans réponse et que la justice tâchera d’élucider. « Qui est donc exactement le tireur », se demande en sus L’Observateur qui précise qu’en principe, il serait très facile de l’identifier.  « Cette affaire doit être gérée avec beaucoup de tact, car il s’agit d’une vie humaine et nous espérons que les autorités seront à la hauteur pour essayer de trouver une solution apaisée à cette tragédie qui, si l’on ne prend pas garde, risque de dégénérer », souhaite-t-il. Le Pays rapporte pour sa part que  «des actes de vandalisme se sont produits dans la matinée du 15 novembre dernier à Gassi et à Abéna dans le 7ème arrondissement de la capitale.  Deux véhicules administratifs ont été la cible d’un groupe de jeunes qui y ont mis le feu et ont disparu dans la nature ». D’après des témoins interrogés par votre hebdomadaire, c’est des mécontentements face à l’injustice suite au décès de Bonheur qui seraient à l’origine. « Certains jeunes scandent « justice à Bonheur », jeune clandoman tué le 4 novembre dernier par la protection du président de l’Assemblée nationale et dont les présumés assassins se trouvent en liberté », ajoute-t-il.

Débat au sujet du Fcfa

« Déby à la France : l’injustice a trop duré », rapporte du chef de l’Etat tchadien La Voix qui relève que le Déby exige la révision des accords monétaires. « Ce qui nous lie à la France aujourd’hui, ce sont les accords monétaires qui ont été façonnés dans les années 1960 », ajoute-t-il. D’après l’hebdomadaire, le chef de l’Etat invite la France à revenir sur la table des négociations pour tirer les conséquences de cette incongruité qui n’a que trop duré. « Que cette monnaie devienne notre monnaie à nous en détruisant les accords. On se pose la question aujourd’hui si c’est notre monnaie ou la monnaie de la France. Et le compte d’opération, ça n’a aucun sens. Il faut retirer ce compte d’opération. Là, je pense la France est un pays démocratique qui a une tradition de justice. L’injustice a trop duré, il est temps que le dialogue commence avec la France pour clarifier les choses, pour nous permettre d’avoir notre souveraineté monétaire », rapporte-t-il. En prenant d’après nos confrères cette décision audacieuse, « Déby est conscient des dangers qu’il encourt. C’est pourquoi, soutient-il, l’ex dirigeant libyen a Kadhafi a été assassiné à cause de ses visions panafricanistes, notamment sur la question de la monnaie commune africaine ». « Talon d’Achille », renchérit l’éditorialiste de La Voix qui trouve en Patrice Talon, président béninois un dédoublement de la personnalité. « Il y a deux Talon. Le détestable qui massacre la démocratie béninoise et le préférable qui tient un discours pertinent sur le francs Cfa et sur Bolloré », note-t-il. D’après cet éditorialiste, Talon qui fait la leçon à Bolloré, ce négrier des temps modernes, ne laisse pas indifférent. « Ce Talon-là, a du talent. Son discours, osé, puissant et sans faux fuyant sur l’indépendance multiforme du continent vis-à-vis des leucodermes, tranche avec celui de Ouattara et de bien d’autres qui se fardent comme des péripatéticiennes pour faire plaisir et s’offrir à Macron », ajoute-t-il.

L’ex maire de N’Djaména en prison

« Mme Mariam Djimet Ibet, Atidjani Abdramane Nourène, son ex-adjoint et Abdoulaye Yacouba, son ex-secrétaire général placés sous mandat de dépôt », lance Le Progrès qui précise qu’il est reproché des vols et détournements de deniers publics, faux recrutements pour Mariam Djimet Ibet et complicité de vol et détournements pour les deux autres après leur audition sur procès-verbaux. « Deux tracteurs dont l’inspection général d’Etat (Ige) estime la reforme illégale, sont récupérés du jardin de l’ex maire après constat des infractions sous le titre de réforme des biens de l’Etat. Les deux tracteurs sont mis sous scellés et déposés dans les locaux de l’Ige », clarifie-t-il. « Une arrestation aux relents politiques », fustige L’Observateur qui se demande pourquoi c’est maintenant que l’Inspection générale d’Etat (Ige) fait ressortir un ancien dossier, vieux de deux ans ? D’après nos confrères, cette arrestation, contrairement aux allégations de ses détracteurs n’a rien à voir avec une quelconque affaire de détournement. « C’est en réalité une affaire politico-politicienne aux ralentis  fétides qui ne vise qu’à salir la carrière politique de Mme Djimet Mariam Ibet », ajoute l’hebdomadaire qui précise que l’ancienne maire de N’Djaména a été appelée à la commission de réforme des textes du Mps lors du 8ème congrès extraordinaire comme vice-présidente et que ses détracteurs du même camp politique la voyait comme potentielle candidate au poste de Sg.  « Le chef de l’Etat, plusieurs fois désabusé par certains camarades militants de part leur gestion, aurait porté cette fois-ci son choix sur une femme et notamment cette dernière », estime-t-il.

Stanyslas Asnan