Non ! La fracture numérique n’est pas une fatalité
« Usages personnels et professionnels du numérique dans la société tchadienne contemporaine », c’est le thème retenu pour la semaine du numérique qu’abrite l’Institut français du Tchad.
Cette semaine vise à démontrer la diversité et la créativité qu’offrent les outils numériques en usage. Car, le numérique apparait comme un tremplin sans lequel, il serait utopique de parler du développement. Dans tous les secteurs, le numérique est utile voire indispensable. Malheureusement au Tchad, le numérique demeure encore un luxe.
Le prix des ordinateurs sont onéreux. Les frais de communication sont exorbitants. La connexion internet n’est pas à la bourse du citoyen dans un pays où on vit avec moins d’un dollar par jour. Les deux opérateurs de téléphonie mobile au Tchad font leur loi et semblent être sur un territoire conquis. Ils se comportent comme des renards libres dans un poulailler sans maître.
Les consommateurs n’ont que leurs yeux pour pleurer. Comme justificatif, ces opérateurs brandissent le coût des infrastructures et les taxes. L’électricité qui devrait accompagner cette politique de numérisation est une épine dans le pied du secteur. La question du numérique a toujours fait l’objet des discours sans réelle volonté politique réelle. Pourtant, on veut faire du Tchad un pays émergent. Ce n’est un secret pour personne que les USA, l’Allemagne, le Japon, l’Israël et autres puissances ne le sont aujourd’hui que grâce à la technologie portée par un volontarisme politique.
Le développement du numérique demande de la volonté politique. Ce qui n’est pas le cas dans notre pays. Le défi du numérique est un impératif si le Tchad veut devenir un pays émergent. Comme priorité, la fibre optique doit être opérationnelle afin de permettre aux Tchadiens de disposer d’un accès à internet à un haut débit et à moindre coût comme la plupart des pays africains. Mais la question qui est restée énigmatique et qu’on refuse d’expliquer aux Tchadiens, est celle de l’aboutissement des projets de la fibre optique qui a pris tant des sous aux contribuables. Que sont devenus ces deux projets dont l’un devait désenclaver le Tchad via le Cameroun et l’autre par le Soudan ? A quoi ont servi les tonnes des câbles enfouis au sol sur des milliers de kilomètres ?
La promotion de l’économie numérique dans le PIB global doit être encouragée pour un développement global. L’Etat a à cet effet la responsabilité d’inculquer chez les jeunes l’usage du numérique pour activer leur génie dans ce secteur. L’Etat doit aussi et surtout revoir sa politique fiscale en matière des équipements électroniques et numériques pour permettre aux Tchadiens de se doter des ordinateurs et autres appareils numériques pour inciter nos compatriotes à l’usage personnel et professionnel du numérique. La pression doit également se faire sur les compagnies de téléphonies mobiles pour la réduction des tarifs de communication et de la connexion. C’est le seul gage pour sortir notre pays de cette fracture numérique qui semble être le fait d’individus aux appétits insatiables qui freinent de quatre fers l’émergence d’un secteur producteur de croissance à deux chiffres partout en Afrique, sauf chez nous.
La Rédaction.