Le Fonac s’insurge contre la dictature du Mps
A travers une conférence de presse animée ce mardi 18 avril 2017 dans les locaux du PLD à Ardep-Djoumal dans le 3ème arrondissement de N’Djamena, les membres du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (Fonac) ont dénoncé les dérives dictatoriales que vit la population tchadienne ce certain temps.
Face aux sujets brulants de l’heure, le Fonac a inscrit trois points à l’ordre du jour. D’abord le braquage du Coordinateur du Fonac, Dr Mahamat Ahmat Al-Habo de retour d’un voyage à l’étranger le 10 avril dernier, ensuite les vagues d’arrestations des leaders de la société civile à savoir Nadjo Kaïna, porte-parole du mouvement citoyen Iyina, Dingamnayal Nelly Versinis, président de la Coalition tchadienne contre la vie chère (Ctvc), Bertrand Solloh Ngandjei, rapporteur général de Iyina, ensuite, la tuerie de 10 prisonniers et un officier de garde lors de leur transfèrement à la prison de haute sécurité de Korotoro le 11 avril 2017.
Gangnon Mbaibal, Coordinateur 1er adjoint du Fonac a résumé cela d’un sentiment général. « Le pouvoir Mps s’enfonce plus que jamais dans l’arbitraire et la dictature. Après avoir détourné l’ANS de sa mission originale d’institution d’espionnage et de contre-espionnage au service du peuple tchadien, Idriss Déby l’a transformé en une police politique, l’utilise systématiquement contre ses opposants politiques. La police, la gendarmerie, la garde nationale, tous les corps sont dessaisis, de fait, de leurs attributions au profit désormais de l’ANS dirigée personnellement par le président de la République dont le directeur général de l’agence n’est qu’un de ses conseillers. Les agissements de l’Agence nationale de sécurité (ANS) n’ont rien à voir avec la sécurité de la population ». Dr Mahamat Ahmat Al-Habo, Coordinateur du Fonac s’est montré encore plus cinglant. « Le Tchad est un pays où il y a ni Etat, ni démocratie, ni liberté ». Pour le Coordinateur, les démarches légales pour rentrer dans ses droits seront entreprises. « Cet acte arbitraire que rien ne justifie sinon le mépris de la démocratie et de l’Etat de droit est sans précédent dans l’histoire de notre démocratie », ajoute-t-il.
Le Fonac condamne la dérive dictatoriale et répressive du pouvoir Mps par l’institution d’une police politique qui utilise les mêmes méthodes que la DDS ; il condamne avec la dernière énergie le massacre ignoble, barbare et cruel perpétré sur des prisonniers inoffensifs, sans défense et exige l’arrestation immédiate de tous les auteurs et commanditaires de ce crime odieux, minutieusement planifié ; il exige en plus la restitution immédiate de tous les effets personnels du Coordinateur du Fonac arbitrairement arrachés par l’ANS et met en garde contre toute manipulation des données contenues dans les différents supports. Enfin, le Fonac exige, la libération immédiate et inconditionnelle des leaders de la société civile arbitrairement séquestrés par l’ANS.
Dans cet état de décomposition, les portes de l’enfer sont ouvertes sur le pays. Les démons d’autrefois semblent en effet s’être donné rendez-vous. Les actes perpétrés démontrent que le pouvoir est incapable de prendre ses responsabilités. Et c’est un signe que l’Etat est déliquescent en son vrai sens.
Djimnayel Ngarlenan