Le vent est favorable. Il y’a de l’écoute. C’est pourquoi tous ceux qui aspirent à un Tchad meilleur devraient sortir de la longue torpeur dans laquelle le long règne du Maréchal du Tchad a plongé les Tchadiens.
En huit mois, le Conseil militaire de transition et son appendice le gouvernement ont fini par autoriser les marches, puis et c’est la dernière évolution, ouvrir les établissements publics aux forces politiques opposés à la manière dont la transition est menée.
Mieux, sous la pression populaire, un décret nommant des sous-préfets, la décision du sultan d’Amdjarass portant règlementation des crimes sur son terroir ou l’accord dit de Koumra entre chefs de communautés au sujet des crimes de sang ont été rapportés. Des avancées impensables il y’a un an que devraient saisir les forces vives qui essayent depuis avril d’obtenir des avancées dans la gestion de notre patrimoine commun.
Il leur faudra pour ce faire du tact et de la méthode. Il a fallu par exemple un dialogue entre le ministre des sports et le leader des transformateurs pour qu’on découvre que le projet de réhabilitation du stade, même s’il existe, n’était qu’un prétexte pour empêcher le meeting du 8 janvier. Il a aussi fallu de la dénonciation pour que le décret portant nomination des sous-préfets parmi lesquels se trouvaient des condamnés, des exilés et autres, soit annulé. C’est pourquoi les forces vives doivent savoir agir avec méthode pour obtenir des avancées de la part d’un pouvoir qui est réceptif et accepte de s’amender.
Surtout qu’avant d’arriver au dialogue, il y’a des garanties à obtenir. La première est la matérialisation de l’annonce de la «souveraineté» du dialogue national inclusif et du caractère «exécutoire» de ses décisions. Il faudra à force de plaidoyer obtenir soit une modification de la charte de transition à tout le moins un acte qui le consacre. Il faudra aussi obtenir une représentation juste et équilibré des participants au dialogue national sachant que pour l’heure, les forces opposées à la transition n’y sont pas représentées.
De la réussite du dialogue national inclusif dépendent ces avancées qui peuvent être le résultat d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. On observe après les crispations des premières semaines que le président du conseil militaire de transition a posé plusieurs gestes allant dans le sens de l’apaisement. Il doit être encouragé à continuer dans la même dynamique par le camp d’en face. L’affrontement permanent n’est pas toujours productif. On peut avancer par le dialogue et à force d’argumentaire sans rien lâcher.
La Rédaction