À N’Djaména, comme d’autres petits métiers, le tri des oignons et de l’ail est une activité qui occupe et nourrit les enfants talibés.
Ce lundi 10 février 2025, à 11 heures et 27 minutes, une dizaine de sacs d’oignons et d’ail sont déposés au coin de tri, derrière la Clinique Internationale Santé pour Tous, par des pousseurs de porte-tout. En attendant l’arrivée du patron, une dizaine d’enfants talibés, vêtus de tenues disparates, se tiennent prêts. Certains sont pieds nus, d’autres portent des chaussures de différentes couleurs. À son arrivée, Khamis, le propriétaire des sacs, organise la répartition des sacs pour le tri. Plus loin, derrière le marché d’Abena, la même scène se répète.
« Ces enfants nous aident à trier les oignons et l’ail : les gros d’un côté, les petits de l’autre, ainsi que ceux qui sont pourris », explique Khamis. Il précise que les enfants gagnent 500 FCFA par sac trié et que la plupart d’entre eux sont des enfants talibés, communément appelés « Madjiri ».
Pour la majorité de ces enfants, cette activité est vitale : « C’est ici qu’on trouve de quoi manger. Ce travail nous permet de nous nourrir chaque jour », confie Oumar, âgé d’environ 11 ans.
Ces enfants se répartissent généralement par groupes de deux ou trois autour d’un sac et parviennent à trier entre quatre et cinq sacs par jour.
Lobey Bab Sidick