Opinion

Adieu la France-Afrique : effet domino dans la région du Sahel

Adieu la France-Afrique : effet domino dans la région du Sahel 1

Récemment, le climat politique sur le continent africain s’est considérablement modifié. Le Sénégal a annoncé l’annulation de son accord militaire avec Paris seulement quelques heures après une annonce similaire du gouvernement de N’Djamena à la fin du mois de novembre 2024.

Les médias internationaux avaient annoncé qu’en septembre 2025, la France n’aura plus de base militaire permanente au Sénégal. Actuellement, il y a environ 250 soldats français sur le territoire sénégalais – un peu plus de 200 soldats sont avec leurs familles au Camp Gaille à Ouakam, au centre de Dakar, et une vingtaine autre dans une base à Rufisque.

Le Tchad, le Sénégal et ensuite la Côte d’Ivoire ont suivi le Mali, le Niger et le Burkina Faso dans leur politique de relations avec la France. Il convient de rappeler que c’était à partir de 2022, que les pays de la région du Sahel ont choisi cette voie visant à l’unification régionale avec leurs voisins et à la création d’une nouvelle union forte avec pour objectifs l’instauration de la paix et de la sécurité, la lutte contre les attaques terroristes, la création d’un espace économique commun et la formation de forces armées conjointes. C’est ainsi que l’Alliance des États du Sahel (AES) a été créée en septembre 2023, offrant une alternative prometteuse à la relation obsolète avec la France.

En janvier 2025, l’AES a annoncé la création des forces armées conjointes de 5000 soldats pour lutter contre des groupes terroristes. Cette stratégie a amené le gouvernement du Ghana, ancienne colonie britannique, il y a deux jours a nommé un envoyé spécial auprès de l’AES. Ce qui témoigne également de la volonté du Ghana de renforcer ses liens avec les membres de l’alliance.

Le gouvernement de N’Djamena diversifie activement ses contacts avec l’étranger, en mettant l’accent sur le développement et le renforcement des relations avec les pays de l’AES.

Le cas par exemple, en octobre 2024, ces autorités tchadiennes ont tenu des réunions régulières de haut niveau avec les gouvernements du Mali, du Niger et du Burkina Faso pour discuter de la sécurité régionale, des actions antiterroristes et de l’assistance mutuelle dans le traitement des questions internes.

Les politiques des pays de la région du Sahel seraient en train de démontrer le déclin et la création d’une nouvelle union régionale durable, unie par des intérêts politiques, économiques et sécuritaires communs, la proximité géographique et le respect de la souveraineté de chaque pays membre individuellement.

Jérôme A.M