L’avant dernière plénière, puisqu’il reste celle de clôture de l’année et de leur mandat, a permis aux conseillers de transition d’offrir un cadeau au président Mahamat Deby malgré que les autres avaient estimé que l’urgence est ailleurs. Ce jour de décembre, à l’initiative du Mps, le parti crée par son père, Mahamat Idriss Déby Itno s’est vu proposer l’élévation à la dignité de Maréchal du Tchad. Les conseillers ont voté à 91% la proposition de résolution. Selon ces derniers c’est conformément aux dispositions des articles 130 alinéa 2 de la constitution et 220 alinéa 4 du règlement intérieur du Conseil national de transition (Cnt). Et ce, parce que Mahamat Deby aurait été au cœur des grandes victoires militaires remportées par l’armée. Proposition adoptée qui a été aussi acté par le bénéficiaire.
Mais l’on se demande si ce n’est pas trop tôt et que ce n’est pas lui rendre service ? Car l’on se souvient encore il y a trois ans, l’Assemblée nationale, avec quasiment le même directoire avait élevé au titre de maréchal Deby père pour des faits similaires. Celui-ci avait mené pendant un mois une attaque contre des djihadistes de Boko Haram qui avaient tué en un seul raid, une centaine de soldats dans la même région du Lac.
La cérémonie de l’intronisation du maréchal avait couté les yeux de la tête le 11 aout 2020. Plus de trois milliards de nos francs selon certaines indiscrétions. Ce qui pouvait permettre de construire ou réparer les infrastructures sanitaires, éducatives et routières. A l’exemple des tronçons N’Djamena – Guelendeng et N’Djamena – Massaguet qui sont pavés de nids de poules causant de nombreux accidents de la voie publique. Cette onéreuse dépense n’a pas porté chance au lauréat qui a péri moins d’une année après son sacre. C’est ce que redoutent les observateurs et autres objecteurs pour son successeur.
Les mêmes (hypocrites) reviennent cette année pour la même action. Ils disent vouloir remercier le fils, malgré son jeune âge, il a 40 ans, pour sa gestion exemplaire de la transition depuis 2021 et pour avoir dirigé une contre-offensive qualifiée de victorieuse suite à l’attaque de grande envergure des djihadistes de Boko Haram contre une position avancée de l’armée en octobre. Sauf que de Déby père au fils, la bande à Bakoura (le chef de Boko Haram) a toujours survécu aux «offensives victorieuses ».
La Rédaction