Pas facile de se construire un abri dans la ville de NDjamena. Depuis quelques semaines le ciment a connu une hausse de prix étrange, au grand dam du petit tchadien en chantier, obligé de passer à la caisse malgré tous.
Ce matin chez l’un des plus grands distributeurs des matériaux de construction de la capitale , difficile d’avoir un seul sac de ciment, même si à l’entrée la grille des prix est affichée en fonction de la qualité. Le ciment de la CIMAF Tchad est désormais vendu à 9000 fcfa voire 9500 fcfa contre 8500 fcfa, il y’a quelques mois et celui de la marque Dangoté importé depuis le Nigeria voisin coûte 10.000 voire 11 000 fcfa au lieu de 9 000 fcfa. « Nous sommes essoufflés par les prix. Le ciment qu’on achetait a 8500 Fcfa , aujourd’hui c’est à 9 500 fcfa et les fournisseurs ne nous expliquent rien. Ils ne nous disent pas si cette augmentation est dû à la douane ou à autres choses. Donc on est sur le terrain, on constate seulement», témoigne Mingué Benjamin un client rencontré devant une quincaillerie. «Aujourd’hui on réalise que construire une maison à NDjamena jusqu’à finir ça nous coûte les yeux de la tête. Comme le ciment se fait rare, certains quincailliers le vend en catimini au prix qui les enchante», se lamente une autre cliente.
Une situation difficile pour les entrepreneurs et chefs de chantier en construction mais aussi pour les commerçants première victimes de cet accroissement des prix. « Ça joue sur le marché. Actuellement le marché est mort , il y’a pas assez de client et il y’a baisse de rente. On ne fait plus le même chiffre d’affaire qu’on faisait auparavant parce que les clients se plaignent » explique Moussa, un quincaillier.
A cette hausse du prix du sac de ciment vient s’ajouter celle de la peinture en passant par le gravier, le fer et le sable. A l’allure où vont les choses, les NDjamenois, pour se construire, risqueraient de retourner aux briques de terre et aux toitures de chaume.
Kedaï Edith
